« Il nous faut hâter le pas sans précipitation pour engager le processus de décentralisation du Togo, avec méthode et intelligence », a souligné ce dimanche dans un message rendu public, Kodjo Agbéyomé, ancien Premier ministre et président de l’Organisation pour bâtir dans l’Union un Togo solidaire (OBUTS, parti de l’opposition).
Le processus de décentralisation amorcé par le gouvernement en vue des élections locales, fait grand bruit dans les milieux politiques, après la séance du chef de l’Etat Faure Gnassingbé le 29 mars dernier avec les gardiens des us et coutumes au nouveau Palais de la présidence, rencontre au cours de laquelle la feuille de route de la décentralisation et des élections locales élaborée par un « comité technique », et mise en œuvre par le gouvernement, leur a été présenté.
Depuis lors, des débats ont inondé les médias et chacun soutient sa position. Pour certains, une large concertation serait la meilleure manière d’aborder ce processus. D’autres optent pour un processus plus rapide, et n’hésitent pas à inviter le gouvernement à vite introduire un texte au Parlement.
« La formation politique OBUTS, soutient qu’il nous faut hâter le pas sans précipitation pour engager le processus de décentralisation du Togo, avec méthode et intelligence. Il s’agira de définir les grands axes du processus de notre politique de décentralisation, d’en fixer l’horizon, et d’avancer graduellement, en impliquant les association locales de la société civile et en assurant un relais auprès des populations locales et à l’échelle nationale au moyen d’une communication politique dédiée », a souligné Agbéyomé Kodjo dans message à l’occasion de la célébration de l’indépendance du Togo.
Selon lui, « un chronogramme des activités à mener pourrait être adopté consensuellement et pourrait servir de levier en vue de fixer la date des élections locales ».
« La décentralisation étant consubstantielle à tout processus de développement local, sa réussite exige des préalables, notamment une répartition intelligente des pouvoirs, une autonomie financière, et des ressources humaines qualifiées », a-t-il poursuivi.
Le parti OBUTS « considère qu’un Conseil municipal dont les membres sont régulièrement élus, et issus d’une collectivité territoriale décentralisée, jouissant d’une pleine autonomie administrative et financière, et d’un encadrement humain compétent et de qualité ne saurait être apprécié autrement que de profitable au bénéfice des populations locales et de la mise en valeur du terroir local ».
Dans son message à la nation le 26 avril dernier, le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé avait affirmé que le gouvernement « tiendra compte des contributions constructives des uns et des autres » dans ce processus de décentralisation en cours.
« Le moment venu, il appartiendra à l’Assemblée nationale de retenir les options qui nous guideront dans le parachèvement du processus de décentralisation et dans l’organisation des élections locales », a-t-il précisé.
Rappelons qu’au Togo, les dernières élections locales remontent à 1987. Les Mairies sont dirigées par des présidents de délégations spéciales. Ces dernières années, l’opposition a plusieurs fois, accusé le pouvoir de retarder la tenue des élections locales. FIN
Edem Etonam EKUE
Savoir News, la maison de l’info
Voici l’intégralité du message de M.Agbéyomé Kodjo
Mes Chers Compatriotes
Togolaises Togolais
La célébration, du 56ème anniversaire de l’accession à la souveraineté internationale, de notre pays le Togo m’offre l’heureuse opportunité de m’adresser à vous, en ce jour où nos pensées sont dirigées vers ces héros connus ou anonymes, des plus célèbres aux plus humbles, qui par leur courage, leur vaillance, au péril de leur vie ont refusé l’asservissement de notre peuple, parce qu’ils crurent en notre destin commun, et conscients de la mission universelle du Togo, celle de contribuer à l’émergence de la Grande Humanité.
Que soit sublimé le souvenir immortel et émouvant de ces citoyens extraordinaires, qu’ils nous inspirent et nous fortifient à tout instant dans notre engagement résolu à faire de notre pays, Une Grande Nation et de son peuple, des pacifistes habités par le discernement et rassemblés, pour apporter la félicité à la place de misère et chasser du monde la haine rebelle afin de mettre fin à l’esclavage et à la captivité, et renouer ainsi avec la solidarité des nations dans la fraternité.
Mes Chers Compatriotes
Togolaises et Togolais
Dans notre sous-région, et ailleurs sous d’autres cieux, l’insécurité est dorénavant inscrite aux rangs des priorités à combattre en ce qu’elle constitue une grave menace pour les citoyens et pour la Puissance publique étatique. Rien ne saurait justifier l’inouïe brutalité, la sauvagerie, les innombrables pertes en vie humaine, et les dégâts matériels aveuglement commis sur tous les continents.
Face à ce paradigme fragilisant dès lors, la stabilité de nos États, ruinant les économies, et semant l’effroi auprès des populations, il nous paraît que seuls la mutualisation des moyens de lutte contre le terrorisme, la coordination du renseignement, le pilotage opérationnel quotidien de la stratégie de lutte contre cette forme de criminalité, la mobilisation générale de chacun et de chacune, et la vigilance collective, sont constitutives de réponses appropriées, portées par une commune détermination à réduire les risques de désastre que véhicule cette menace.
Mes Chers Compatriotes
Togolaises Togolais
Sur le plan économique, les statistiques révèlent le ralentissement de l’économie internationale, le déclin de la productivité et l’explosion du chômage particulièrement celui des jeunes dans tous les pays, comme l’attestent les derniers rapports du Fonds Monétaire International et de l’Organisation Mondiale du Commerce.
Notre pays le Togo n’a pas échappé à cette réalité, en dépit la bonne tenue du cadre macroéconomique.
Le chômage des jeunes demeure le défi majeur de notre politique pour l’emploi et constitue une interpellation collective. Or, chacun dans notre Cher pays le Togo, doit avoir une activité professionnelle, se constituer un patrimoine, assurer son bien-être et le bien-être des siens, la prospérité partagée étant un élément essentiel du mieux-vivre ensemble.
Dans le même temps les inégalités entre riche et pauvres s’agrandit comme jamais dans l’histoire de l’humanité. En 2014, 50% des richesses de la planète étaient détenues par 80 personnes, sur les 7 milliards d’âmes qui peuplent les cinq continents.
À cette distorsion économique fondamentalement déséquilibrée s’ajoute l’accélération du changement climatique, provoquée par l’émission croissante de gaz à effets de serre, et avec ses conséquences environnementales dévastatrices, notamment la montée des eaux des océans, la sécheresse, la disparition de la faune aquatique et forestière, l’aridité des sols, le dérèglement de la pluviométrie, la famine, etc.
La formation politique OBUTS se réjouit de ce que le vendredi 22 avril 2016, à l’issue de la cérémonie de signature au siège de l’ONU à New York 175 pays ont paraphé l’accord de Paris, sur le changement climatique conclu le 12 décembre 2015, dans la capitale française.
Pour autant la formation politique OBUTS ne méconnait d’une part que l’accord de Paris n’entrera en vigueur que lorsque 55 pays responsables d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre, et d’autre part qu’après la ratification de l’accord par les Parlements nationaux.
C’est pourquoi la formation politique OBUTS forme le vœu de ce que les Etats traduisent en acte leur engagement sur la problématique du réchauffement climatique pour faire face à cette urgence.
Mes Chers Compatriotes
Togolaises Togolais
Face à tous ces défis nous devons nous organiser collectivement et individuellement aux fins d’apporter des réponses appropriées aux aspirations de nos populations qui se résument à une quête de bien être partagé.
Le 27 avril, c’est aussi, réaffirmer notre engagement à promouvoir à tous égards, notre cher pays le Togo, son cheminement démocratique, l’État de droit, la juste répartition des richesses nationales, et le mieux-vivre ensemble.
C’est pourquoi la formation politique OBUTS exhorte les pouvoirs publics, à s’investir davantage dans les réformes notamment celles relatives aux aménagements du cadre constitutionnel et institutionnel et celles relatives au renforcement de l’indépendance de la justice, et de protection sociale des plus vulnérables au sein de nos populations.
Au plan de la compétitivité, et du dynamisme économique de notre Cher pays, la solidité de nos institutions est un signal fort pour l’instauration d’un climat de confiance auprès des investisseurs, et constitue une pièce majeure de captation, et de boosteur des investissements directs privés étrangers, source de création d’emplois au profit des jeunes.
S’agissant du développement de l’économie locale il représente une estimable opportunité tendant à répondre aux aspirations de notre jeunesse.
Celle-ci ne peut fleurir et s’émanciper que dans un cadre structuré que ne peut offrir et garantir que les instances des collectivités territoriales décentralisées, par leur souplesse et leur proximité avec les usagers des services publics municipaux.
S’agissant précisément de la mise en œuvre d’une politique de décentralisation dans notre Cher pays, la formation politique OBUTS considère qu’un Conseil municipal dont les membres sont régulièrement élus, et issus d’une collectivité territoriale décentralisée, jouissant d’une pleine autonomie administrative et financière, et d’un encadrement humain compétent et de qualité ne saurait être apprécié autrement que de profitable au bénéfice des populations locales et de la mise en valeur du terroir local.
La formation politique OBUTS, soutient qu’il nous faut hâter le pas sans précipitation pour engager le processus de décentralisation du Togo, avec méthode et intelligence.
Il s’agira de définir les grands axes du processus de notre politique de décentralisation, d’en fixer l’horizon, et d’avancer graduellement, en impliquant les association locales de la société civile et en assurant un relai auprès des populations locales et à l’échelle nationale au moyen d’une communication politique dédiée.
Un chronogramme des activités à mener pourrait être adopté consensuellement et pourrait servir de levier en vue de fixer la date des élections locales.
La décentralisation étant consubstantielle à tout processus de développement local, sa réussite exige des préalables, notamment une répartition intelligente des pouvoirs, une autonomie financière, et des ressources humaines qualifiées.
Mes Chers Compatriotes
Togolaises Togolais
Les grandes mutations qui affectent l’humanité seraient de nature à modifier profondément le monde et imposer une troisième révolution industrielle, fondée sur la combinaison de l’énergie verte et de l’économie numérique.
Il n’est pas exclu que dans un futur proche des robots humanoïdes prennent place dans les usines et apportent leur assistance dans plusieurs secteurs d’activité humaine, notamment la santé et l’éducation.
C’est pourquoi la formation politique OBUTS exhorte les politiques publiques à placer au cœur de leurs préoccupations l’éducation, l’apprentissage et la formation professionnelle de la jeunesse dans les métiers de l’économie verte ainsi que celle l’économie digitale où git un immense potentiel d’emplois.
La formation politique OBUTS se réjouit de l’annonce récente du gouvernement, décidée en conseil des ministres, et aux termes de laquelle il sera procédé à la suppression des taxes à l’importation sur tous les produits rattachés à outil informatique, aux nouvelles technologies, et à l’économie numérique.
Incontestablement, cette mesure qui entrera en vigueur à l’horizon de 2017 est de nature à rendre au bénéfice du plus grand nombre de nos concitoyens, l’acquisition desdits équipements, à prix convenable.
Enfin, la formation politique OBUTS salue les efforts déployés par l’Office Togolais des Recettes dans sa mobilisation tendant à perception des créances fiscales, au même titre que les opérations d’assiette et de contrôle, par application du respect du principe d’égalité des contribuables devant l’impôt.
Pour autant, s’agissant du service des impôts des entreprises, des modalités, et mesures préalables à la mise en œuvre de l’action en recouvrement forcé nous paraissent de bonnes méthodes afin d’éviter de provoquer une psychose dans les milieux d’affaires.
Les années s’écoulent, et l’Histoire du Togo s’écrit.
Il incombe à chacun d’entre nous, de faire honneur à nos pères fondateurs, de transmettre aux générations futures un pays prospère, d’assurer la pérennité d’une classe politique responsable, d’asseoir les fondamentaux d’un peuple solidaire, d’un pays tolérant, d’un pays qui privilégie pour chacun, prospérité et bonheur.
Vive OBUTS
Vive la République,
Dieu bénisse le Togo et Chacun de ses enfants