Des acteurs des Systèmes Financiers Décentralisés ont entamé vendredi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), trois jours de formation axée sur le thème: « la gestion professionnelle du portefeuille de crédit des SFD ».
Cet atelier organisé par l’Association Professionnelle des Institutions de Microfinance du Togo (APIM-Togo) grâce à l’appui financier du Projet du Secteur Financier et Gouvernance, de la Banque Mondiale (PSFG/BM) entend revisiter les stratégies définies par les acteurs un an plus tôt.
Il s’agit pour les participants de plancher sur les dangers de la situation de dégradation alarmante du portefeuille à risque, afin de rechercher les solutions idoines à mettre en œuvre impérativement pour assainir le portefeuille des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), en protégeant ainsi l’épargne des populations.
La rencontre se propose aussi, d’évaluer les procédures de gestion, de suivi et de contrôle du crédit, l’apport des Systèmes d’Information et de Gestion dans la célérité et la qualité des information produites.
Il s’agira d’apprécier le niveau d’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans la performance des systèmes financiers décentralisés dans un environnement de forte concurrence, de jauger les mesures correctives et les moyens à déployer pour venir à bout de la dégradation chronique du portefeuille de crédit des SFD.
Au cours des travaux, les participants prendront connaissance du niveau d’évolution des agrégats du secteur dans l’UEMOA et au Togo.
Ils seront également renseignés sur les pratiques de contrôle et d’inspection du secteur durant les cinq dernières années.
Ils plancheront aussi sur les questions essentielles de gestion professionnelle de portefeuille, des outils de gestion, d’audit de portefeuille et de gouvernance en matière de crédit ; sur l’impunité dans la problématique de la gouvernance du crédit.
La représentante du coordonnateur de la Cellule d’Appui et de suivi des Institutions Mutualistes ou coopératives d’Epargne et de Crédit (CAS-MEC), Mme Gbému Dzigbodi a souhaité que cet atelier soit mis à profit par toutes les structures en vue d’améliorer la qualité du portefeuille.
Selon M. Yombo Odanou (président d’APIM-Togo), le Portefeuille à Risque (PAR) qui est la norme par excellence de mesure de la santé des portefeuilles de crédit connaît une dégradation inquiétante dont les causes se situent à plusieurs niveaux.
« Le PAR global du secteur dans l’espace UEMOA ne respecte pas toujours la norme. Le Togo détenait malheureusement le record de la dégradation avec 9,82% en décembre 2014 contre 7% en décembre 2015. Baisse justifiée par le passage en perte de certaines créances et l’injection de nouveaux crédits par certaines SFD », a-t-il souligné.
En a croire. Mensah Anoumou (chargé du projet PSFG/BM), cet atelier s’ouvre au moment où le secteur de la microfinance connaît une croissance remarquable qui s’est traduite ces dernières années par une forte évolution du nombre de bénéficiaires, de l’encours des dépôts et de crédits.
Cette croissance a-t-il fait remarquer s’accompagne de plusieurs difficultés notamment, le non-respect des normes prudentielles et la dégradation du portefeuille à risque. Il a appelé les participants à faire preuve d’imagination et d’innovation pour rétablir de véritables normes de gestion en protégeant l’épargne des populations et la survie des institutions. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE
www.savoirnews.net, l’info en continu 24H/24