En visite à Londres depuis lundi, le ministre togolais des affaires étrangères Robert Dussey était l’invité ce mardi du groupe de réflexion britannique « Chatham House », rencontre axée sur le prochain sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur la sécurité maritime et le développement en Afrique, prévu le 15 octobre à Lomé.
Deux points ont marqué l’intervention du chef de la diplomatie togolaise: l’importance du sommet de Lomé et la nécessité pour les pays africains, de disposer d’une charte sur la sécurité et la sûreté maritime.
Selon M.Dussey — abordant le premier point — l’impact de la criminalité en mer et des trafics illicites de tout genre transitant par la mer, entre autres, ruinent ce pilier économique vital qu’est l’espace maritime, dépasse tout entendement et est devenu un sujet majeur de préoccupation pour tous les Gouvernements, et ceux d’Afrique en particulier.
« Tenant compte de cette situation, les pays d’Afrique ont manifesté leur détermination à mener un combat sans précédent pour la sécurisation de leurs mers et de leurs océans », a-t-il souligné.
Ce dernier a rappelé le code de conduite de Djibouti, adopté le 29 janvier 2009 et concernant la répression des actes de piraterie et des vols à main armée à l’encontre des navires dans l’océan indien occidental et le golfe d’Aden, le code de Yaoundé adopté le 25 juin 2013 par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), du Centre (CEEAC) et de la Commission du Golfe de Guinée (CGG), tous visant à garantir la sûreté et la sécurité dans leur espace maritime.
En outre, l’Afrique, dans son ensemble, n’est pas en reste, a poursuivi le ministre.
En janvier 2014 à Addis-Abeba, le sommet de l’UA a adopté sa stratégie intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 (Stratégie AIM 2050).
« A cette fin, l’UA et ses Etats membres, soutenus par la communauté internationale, entendent tenir l’effort dans la durée et faire de la lutte contre l’insécurité maritime l’une de leurs priorités de premier ordre. C’est l’un des principaux objectifs du sommet de Lomé qui sera appelée à adopter la +Charte de Lomé+ sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement », a précisé M.Dussey.
Pourquoi la charte de Lomé ?
« Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que l’insécurité en mer, sous toutes ses formes, constitue une menace réelle contre la paix, la sécurité et le développement du continent. Elle engendre des conséquences néfastes sur l’exploration et l’exploitation des ressources halieutiques, minérales et pétrolières. Elle génère aussi de graves dommages environnementaux, notamment la pollution marine et l’érosion côtière », a expliqué le chef de la diplomatie togolaise.
Alors, a-t-il argumenté, les problèmes, auxquels l’Afrique est confrontée en ce qui concerne la protection de ses espaces maritimes qui exige une mobilisation collective et générale, justifient nécessairement la tenue de la conférence de Lomé et l’impérieuse nécessité de disposer d’un instrument juridique qui facilite la réglementation et la coordination des interventions en mer tout en favorisant également une gouvernance maritime harmonieuse et efficace au profit du progrès socio-économique.
Le projet « Charte de Lomé » envisage de promouvoir le développement d’une économie bleue florissante, durable et respectueuse de l’environnement dans un espace bien sécurisé, a-t-il indiqué.
« A ce titre, il encourage la mise en œuvre d’une politique commune de pêche et d’aquaculture qui favoriserait la conservation, la gestion et l’exploitation des stocks de poissons. Il préconise des mesures efficaces de lutte contre la pêche illégale qui entraîne des manques à gagner considérables aux pays concernés », a développé M.Dussey.
« Par ailleurs, l’adoption de ce projet de charte devra permettre aux Etats africains de stimuler leur croissance économique par la création d’emplois le long des côtes africaines à travers notamment la promotion de la pêche artisanale et la commercialisation des produits de pêche aux plans national, sous régional et international », a-t-il ajouté.
Initialement prévu pour novembre dernier, ce sommet avait été reporté, en raison du retard accusé dans les travaux de rénovation de l’Hôtel 2 Février, devant abriter les assises. Plus de 4.500 invités sont attendus à ce grand-rendez. FIN
Edem Etonam EKUE
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