L’homme d’affaires Patrice Talon, vainqueur de la présidentielle de dimanche va rencontrer les jours à venir le président Boni Yayi, car ce qui les a opposé, relève désormais du « passé », a-t-il affirmé.
« Le président Boni Yayi est notre président à nous tous. Je le rencontrerai. Il n’y a pas de raison que je ne le fasse pas d’autant plus qu’à partir du 6 avril, je vais devoir prendre la succession dans les fonctions qui étaient depuis là, les siennes », a déclaré M.Talon, lors d’une conférence de presse.
« Il serait de bon ton pour nous-mêmes et pour les béninois, qu’une certaine convivialité, je dirais même une certaine amitié s’affiche puisque Yayi Boni était un ami ou est un ami. Ce qui nous a opposé est désormais du passé », a-t-il affirmé.
« Donc, il n’y a plus de raison que nous soyons adversaires », a ajouté M.Talon.
Considéré comme l’un des acteurs les plus puissants de la vie économique béninoise pour avoir fait fortune dans le coton, M.Talon a été longtemps très proche de Boni Yayi. Il a même financé ces deux dernières campagnes électorales.
Mais les choses finiront par tourner mal entre les deux +amis+, le richissime homme d’affaires, accusé d’être le cerveau d’une tentative d’empoisonnement du président en 2012, puis d’être impliqué dans une tentative d’attentat à la sûreté de l’Etat en février 2013.
Ces différents dossiers abondamment relayés par la presse (nationale et internationale) avaient agité les milieux judiciaire et politique durant des mois. Sur le plan politique, l’opposition a toujours émis des doutes sur ce complot de tentative d’empoisonnement qu’elle a souvent qualifié de « mystérieux ».
En mai 2014, le président Boni Yayi a décidé d’accorder son « pardon » à M.Talon, d’où son retour au bercail après deux années d’exil à Paris.
« C’est avec plaisir qu’on échangerait sur ces différends qu’on avait eus. Et puis il me donnerait des conseils », a souligné l’homme d’affaires, avant d’ajouter : « Pas de chasse aux sorcières. Il n’est pas question de chercher des poux dans les cheveux de qui que ce soit ».
Le prochain président du Bénin, n’a pas passé sous silence, les grands chantiers qui l’attendent : les réformes constitutionnelles, institutionnelles, administratives, économiques et l’instauration du climat de confiance entre les partenaires et l’Etat béninois.
« Je mettrai en place, un gouvernement restreint de compétences », a-t-il promis.
Ce dernier a encore réaffirmé qu’il ne briguera pas un deuxième mandat : « Ce que je déplore, c’est la notion du renouvellement de mandat ».
« Je suis élu pour cinq ans et je ferai cinq ans, je ne serai pas candidat en 2021 et je ne serai pas éligible en 2021 », a-t-il martelé.
M.Talon a rendu hommage à son adversaire qui a su vite reconnaître sa défaite et l’a félicité.
« C’est un geste que j’ai beaucoup apprécié et je l’en félicite. Cela prouve bien que notre démocratie est en bonne marche », a-t-il précisé.
Tôt ce lundi, M.Lionel avait déjà reconnu sa défaite et « félicité » son « adversaire », sans les résultats officiels.
« Les résultats provisoires font apparaître une victoire très nette de Patrice Talon. J’ai appelé Patrice Talon ce soir pour le féliciter de sa victoire, lui souhaiter bonne chance et me mettre à sa disposition pour la préparation des dossiers de transition. J’ai eu une conversation cordiale avec lui », a indiqué M.Zinsou dans un petit communiqué rendu public.
Rappelons que quelque 4,7 millions de béninois étaient retournés aux urnes le dimanche pour le second tour, afin de choisir le successeur du président Boni Yayi, qui boucle 10 ans à la tête du pays. FIN
De Cotonou, Lucia Fèmi SIMON/ Olphyz KOUNDE/ Rédaction
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