Des représentants du corps médical, de la société civile, de la justice et de la chefferie traditionnelle ont entamé ce jeudi à Lomé, deux jours de conclave en vue de la restitution de deux études sur la santé maternelle et infantile au Togo, études qui s’inscrivent dans le cadre du « projet d’appui à la réduction de la mortalité maternelle et infantile en Afrique et en Haiti », a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Le projet est piloté au Togo par le Groupe de réflexion et d’action, Femmes, Démocratie et Développement (GF2D) en collaboration avec l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes).
L’ouverture des travaux a été présidée à Lomé par Mme Akpedze Nomenyo (directrice générale adjointe du ministère de la santé) en présence de Mme Moussouyem Gnassingbé (représentante de la ministre de l’action sociale).
Mme Lonlonko Gbadégbégnon, secrétaire générale du GF2D, était aussi présente.
Ce conclave a pour objectif notamment de présenter à travers les résultats de ces deux études, l’état des lieux des types de violences subies par les femmes en milieu hospitalier et aussi de dénoncer certaines pratiques coutumières qui nuisent à la santé de la mère et de l’enfant.
En initiant ces deux études intitulées « Revue documentaire des violences en milieu hospitalier au Togo » et « Audit des pratiques socioculturelles en matière de santé maternelle et néonatale au Togo », le GF2D est parti du constat selon lequel le Togo connaît un taux de mortalité élevé par rapport au seuil mondial. Environ 401 femmes meurent en couches pour 100.000 naissances vivantes.
La « Revue documentaire des violences en milieu hospitalier au Togo » réalisé en 2013 révèle donc que ce fort taux est dû à l’existence de certains types de violences (physiques, psycho morales et économiques) exercés dans les formations sanitaires à l’endroit des femmes enceintes.
« Notre étude a consisté à recenser les violences faites aux femmes en milieu hospitalier. Nous avons parcouru dix huit districts sanitaires dans les cinq régions et globalement nous avons noté trois types de violences en milieu hospitalier qui sont d’ordre physique, psychomorale et économique », a confié Dr Ouro-Bitasse (représentant du cabinet Cera).
Quant à la seconde étude réalisée en 2014, elle révèle que plusieurs pratiques traditionnelles réalisées dans les communautés sont néfastes aussi bien pour la mère que le nouveau-né et constituent un danger pour leur santé.
Durant les deux jours de travaux, les deux études seront examinées, complétées et validées par ces acteurs de la santé.
« Pour le GF2D, ce conclave est une occasion pour discuter de l’accès des femmes à des soins de santé surtout en santé de reproduction. Pour nous au GF2D, c’est essentiel que les centres de santé offrent un bon accueil aux femmes. Notre travail va donc consister à sensibiliser, à réveiller davantage les consciences par rapport à l’importance d’offrir des soins de qualité aux femmes », a précisé Mme Epiphanie Houmey Eklou-Koevanu coordonnatrice du GF2D.
Il faut noter que plusieurs actions ont déjà été menées par le GF2D dans le cadre du « projet d’appui à la réduction de la mortalité maternelle et infantile en Afrique et en Haïti », notamment l’installation de dix huit plateformes de dialogue communautaires ainsi que des plaidoyers pour la mise en place des mécanismes de prévention des violences faites aux femmes. FIN
Chrystelle MENSAH
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