Les activités de la quinzaine de la Francophonie ont été officiellement lancées ce jeudi à Lomé par le ministre des affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine M.Robert Dussey.
Initiée par l’organisation internationale de la francophonie /Togo, cette quinzaine de la Francophonie, s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée Internationale de la Francophonie le 20 mars prochain.
La journée Internationale de la Francophonie est une journée dédiée à la langue française. Ainsi, les 220 millions de francophones sur les 5 continents fêtent leur langue en partage et la diversité de la Francophonie, à travers des concours de mots, des spectacles, des festivals de films, des rencontres littéraires, des rendez-vous gastronomiques, des expositions artistiques etc…
Au Togo, plusieurs activités marqueront cette quinzaine de la Francophonie qui prendra fin le 24 mars. Thème retenu cette année pour la célébration de la journée Internationale de la Francophonie : « le pouvoir des mots ».
Selon le chef de la diplomatie togolaise, ce thème est à la fois révélateur, riche et passionnant dans la mesure où chacun peut le commenter et l’interpréter abondamment.
« L’usage des mots est un attribut de notre humanité. Tous les êtres se communiquent, mais la communication par les mots est spécifiquement humaine ».
Citant Aristote qui, dans son célèbre ouvrage +La politique+ affirme que parmi tous les animaux, seul « homme a l’usage de la parole », le ministre a indiqué que la parole, elle-même, présuppose l’usage des mots.
« Nous n’utilisons jamais les mots pour ne rien dire, ni pour ne rien faire ! Les mots ont d’immenses pouvoirs. Qui parle dit les choses, mais aussi se dit, agit et crée. La visée constative de l’usage que nous faisons des mots (donc des énoncés) est connue de tous. Les mots ont un pouvoir esthétique, thérapeutique, magique, de désignation et d’expression de soi du sujet (individu), et créateur », a-t-il précisé.
Professeur Titulaire des Universités (philosophie Politique), M.Dussey était bien à l’aise dans son « marigot », plongeant l’assistance dans des pensées philosophiques: « Il nous arrive souvent de faire les choses en les disant et dans ce cas le +dire+ devient synonyme du +faire+ comme le relevait John Austin dans son livre éponyme Quand dire c’est faire. Il y a des énoncés performatifs dont l’implication chez l’interlocuteur est l’action, des ordres et des commandements qui suscitent des réponses, des jugements et décrets exécutoires. Parler, c’est +faire des choses avec les mots+ ».
En Afrique, continent de l’oralité par excellence, a poursuivi le ministre, les mots ont de la valeur et du pouvoir lorsqu’ils sont prononcés par les « maîtres de la parole », les maîtres de culte et d’initiation, les rois, les reines mères, et les prêtres.
« Ils font vibrer les cœurs, émeuvent, galvanisent et appellent à l’action. L’historien Djibril TamsirNiane nous apprend que les mots du griot Fasséké Keita avaient détruit l’empire Sosso de Soumaoro Kanté et bâti solidement celui du Manding de Soundjata Keita. Le mot est une lame on même une arme à double tranchant », a-t-il affirmé.
« Doté de pouvoirs incommensurables, le mot peut guérir comme mantras, rapprocher les hommes de Dieu ou des dieux, éloigner le mal, renforcer la Nation, résoudre les conflits, mais il peut nuire, maudire, envoûter, amener à la guerre ou même tuer. Les exemples sont légion sur notre continent et dans le reste du monde », a ajouté le ministre.
Sont prévues pour cette quinzaine de la Francophonie, plusieurs activités notamment des théâtres, des cafés littéraires, des concours de dictée, des expositions et des manifestations sportives.
Rappelons que la date du 20 mars a été retenue en commémoration de la signature en 1970 à Niamey (Niger), du traité portant création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), aujourd’hui Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Elle a pour mission de donner corps à une solidarité active entre les 80 États et gouvernements qui la composent (57 membres et 23 observateurs). Une communauté de destin consciente des liens et du potentiel qui procèdent du partage d’une langue, le français, et des valeurs universelles. FIN
Edem Etonam EKUE
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