Quelque 4,7 millions de béninois iront aux urnes dimanche pour élire le successeur du président Boni Yayi, qui boucle un deuxième mandat de cinq ans à la tête du pays. Ce dernier ne pourra pas briguer un troisième mandat, conformément à la constitution béninoise.
Au total 33 candidats dont deux femmes sont en lice pour ce premier tour de la présidentielle. La campagne électorale qui a démarré le 19 février, s’est achevée ce vendredi.
Parmi les candidats, des +poids lourds notamment l’actuel Premier ministre Lionel Zinsou, candidat des Forces Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe, la coalition au pouvoir) et dauphin du président Boni Yayi, l’ancien Premier ministre Pascal Irénée Koupaki, l’ancien président de la BOAD Abdoulaye Bio Tchané et les richissimes hommes d’affaires Patrice Talon et Sébastien Germain Ajavon.
Les forces de l’ordre et de sécurité sont déployées sur toute l’étendue du territoire national pour la « nécessaire sécurisation » du pays. Elles auront pour mission d’assurer la sécurité la sécurité des populations pour leur permettre de vaquer avec sérénité à leurs activités ».
Dimanche, elles assureront autour des bureaux de vote, la sécurité du scrutin et seront présentes dans les lieux sensibles comme les aéroports et les marchés.
Elles seront également déployés autour des centres de vote et veilleront à la mise en œuvre de l’interdiction d’introduire dans les bureaux de vote, de moyens de communication à savoir, les téléphones portables et autres gadgets du genre.
« Il n’est pas question de respecter cette décision qui interdit l’utilisation des téléphones portables dans les postes de vote », avait martelé jeudi dernier Martin Assogba, l’un des acteurs de la société civile très actif au Bénin.
Selon lui, cette décision du gouvernement est une « violation flagrante » de l’article 13 du Code électoral qui stipule que seule la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) a la mission de conduire le processus électoral jusqu’à la fin.
Pour M.Assogba, il est plutôt interdit d’utiliser le téléphone portable dans l’isoloir. Il a invité les candidats à réagir suite à cette décision qui « cache des intentions ».
Certains leaders politiques sont également montés au créneau pour fustiger cette décision du gouvernement.
Toujours le jour du scrutin, les aéroports, les marchés et les frontières terrestres et maritimes du pays seront fermées, afin de garantir la sécurité et la transparence du scrutin ».
Dans les états majors des candidats, c’est le moment des derniers réglages. Certains partisans, font des portes à portes, afin de convaincre certains indécis.
« C’est la dernière ligne droite. Il faut mettre le paquet, raison pour laquelle nous tapons encore à certaines portes », a confié Paul Agandji, partisan d’un candidat de l’opposition rencontré à Sèkandji.
Au siège du candidat Pascal Irénée Koupaki à Cotonou, l’heure était à la mobilisation des membres des bureaux de vote. Certains jeunes recrutés pour mission se concertaient : « ce sera la grande vigilance demain dans les bureaux de vote », lance un jeune, au milieu d’un petit groupe de sympathisants de M.Koupaki.
Même exercice dans une maison à Enagnon à Akpakpa où les partisans de Lionel Zinsou se donnaient les derniers consignes, afin de bien surveiller le déroulement du scrutin dans les bureaux de vote.
Dans la capitale économique béninoise, c’est le grand calme samedi en début d’après-midi, après la grande ambiance de vendredi, dernier jour de la campagne électorale où les caravanes ont inondé les rues. Les béninois retiennent leur souffle, avant dimanche.
Les médias (public et privé) se sont fortement mobilisés pour la couverture de ce scrutin. Plusieurs envoyés spéciaux de médias internationaux sont également arrivés à Cotonou. Sur la chaîne de télévision nationale (ORTB), il est prévu une « nuit électorale », dimanche à partir de 22H (heure locale). FIN
De Cotonou, Lucia Fèmi SIMON
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