L’élection du Togo au Conseil des Droits de l’Homme (CDH) des Nations Unies, est une « opportunité sans précédent pour poursuivre le travail de longue haleine que nous avons engagé au Togo, avec le concours de nos partenaires, afin que les droits fondamentaux de la personne humaine occupent une place centrale dans notre agenda pour le développement économique et social », a affirmé ce lundi à Genève, le Chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé.
Le président togolais était à la tribune à l’ouverture des travaux de la 31è session ordinaire du CDH des Nations Unies, a constaté l’envoyé spécial de l’Agence Savoir News.
Cette rencontre, la principale des trois sessions de cette année, a démarré par un débat de haut niveau auquel prennent part de très nombreux hauts dignitaires, qui traiteront de questions relatives aux droits de l’homme ayant un intérêt particulier pour leur pays ou qui suscitent leur préoccupation.
Thème principal de cette 31è session : « Les objectifs du Développement durable et les droits de l’homme ».
Dans son intervention, le président Faure Gnassingbé a d’abord réitérer la reconnaissance de peuple et du gouvernement togolais à l’Assemblée générale des Nations Unies, pour l’élection du Togo comme membre de ce « prestigieux organe chargé de renforcer la promotion et la protection des droits de l’homme dans les Etats membres de l’Organisation des Nations Unies ».
C’est la première fois que le chef de l’Etat togolais intervient devant une session du Conseil des Droits de l’Homme (CDH) des Nations Unies. Et cet acte, marque l’entrée officielle du Togo au sein du Conseil.
En octobre dernier, l’Assemblée générale de l’ONU avait élu 18 nouveaux membres dont le Togo au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour un mandat de 3 ans à compter du 1er janvier 2016. Le Togo est le pays à avoir obtenu le meilleur score, 189 sur 192 votants.
« Le Togo prend à cœur la mission à lui confiée et ne ménagera aucun effort pour que le Conseil des droits de l’homme puisse atteindre pleinement ses objectifs durant les trois années de notre mandat. Nous nous attelons à cette tâche avec conviction et détermination », a souligné Faure Gnassingbé.
Le Togo, a-t-il précisé, a connu une période de « déficit démocratique ».
« Nous en avons tiré les leçons et avons pris les mesures nécessaires avec hardiesse pour l’enracinement des droits de l’homme dans toutes les sphères de la vie de notre peuple. Que ce soit, la refonte de l’arsenal juridique national pour intégrer les instruments normatifs internationaux relatifs aux droits de l’homme ratifiés par le Togo, la liberté d’expression, d’association et de manifestation, l’organisation d’élections crédibles, transparentes sans violence, l’incrimination de la torture sous toutes ses formes, la protection des minorités notamment les enfants, les femmes, les personnes handicapés et âgées ».
« Nous sommes résolument déterminés à continuer à œuvrer pour l’enracinement de ces valeurs que nous savons universels », a martelé le chef de l’Etat togolais, avant d’exprimer d’exprimer sa gratitude à la communauté internationale et plus spécialement au Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) pour son « accompagnement multiforme ».
Cheminement sans nul doute remarquable ces 10 dernières années
Au Togo, le HCDH avait ouvert un Bureau en novembre 2006 à la demande du Gouvernement qui a tenu à solliciter son assistance dans le domaine des droits de l’homme, notamment dans le cadre des réformes institutionnelles et constitutionnelles envisagées.
Sa principale mission : veiller au respect des règles et principes des droits de l’homme et du droit international humanitaire, conseiller et assister les autorités togolaises sur les stratégies, les programmes et les mesures à mettre en œuvre pour promouvoir et protéger les droits de l’homme au Togo.
Le Bureau a également apporté une assistance technique et un appui aux institutions nationales œuvrant dans le domaine des droits de l’homme, aux représentants de la société civile, aux organisations non gouvernementales et aux individus.
Le 30 juin dernier, le bureau du HCDH a définitivement fermé ses portes au Togo, le pays ayant fait des « progrès en matière des droits de l’homme ».
Selon Faure Gnassingbé, « le cheminement du Togo au cours des 10 dernières années est sans nul doute remarquable. Il nous a donné l’occasion de tirer une autre leçon: le droit au développement est à tout le moins aussi vital. La cohésion sociale, la lutte contre les inégalités criardes, l’accès aux services essentiels, la question de la jeunesse constituent autant de défis. C’est dire que dans la gestion quotidienne de nos pays nous vivons déjà cette interaction entre les impératifs du développement et ceux de la consolidation de la démocratie et des droits de l’homme ».
« Il nous parait aussi essentiel de rappeler l’importance du nexus entre les droits et les devoirs du citoyen, la recherche du juste équilibre entre la jouissance des droits, le respect de la chose publique et les impératifs de sécurité », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le chef de l’Etat n’a pas passé sous silence le grand fléau que constituent l’extrémisme et le terrorisme qui menacent la réalisation de la transformation de notre notre société.
« Les récents attentats en Europe et en Afrique de l’Ouest, les difficultés persistantes en Libye et en Syrie, l’insécurité sur les océans et les mers, montrent que notre volonté d’aller de l’avant peut être remise en cause à tout moment. Ce paramètre a été très tôt perçu par le Togo qui fait des questions de sécurité, un enjeu majeur de politique nationale », a-t-il indiqué.
Et c’est d’ailleurs dans cet esprit que son pays et l’Union africaine ont convenu de la tenue à Lomé en octobre prochain, le sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement consacré à la sécurité maritime et au développement en Afrique.
Initialement prévu pour novembre dernier, ce sommet a été reporté, en raison du retard accusé dans les travaux de rénovation de l’Hôtel 2 Février, devant abriter les assises.
Plus de 4.500 invités sont attendus au sommet de Lomé qui a pour objectif de définir une stratégie commune de lutte contre l’insécurité maritime en Afrique et promouvoir l’économie bleue marine.
Le grand enjeu de cette rencontre : l’adoption de la charte de Lomé. Une fois adoptée dans la capitale togolaise, cette charte sera soumise au Conseil de sécurité de l’ONU. FIN
Envoyé spécial à Genève, Junior AUREL
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