Trois femmes battantes se sont lancées dans la bataille pour la présidentielle du 28 février prochain au Bénin, scrutin pour lequel 34 candidats sont sur la ligne de départ.
Parmi le groupe, de véritables +poids lourds+ notamment l’actuel Premier ministre Lionel Zinsou, candidat des Forces Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe, la coalition au pouvoir) et dauphin du président Boni Yayi, l’ancien Premier ministre Pascal Irénée Koupaki et l’ancien directeur du FMI/Afrique et ancien président de la BOAD Abdoulaye Bio Tchané et les richissimes hommes d’affaires Patrice Talon et Sébastien Germain Ajavon.
Mais trois « amazones » sont également dans la +bataille+, qui selon certains observateurs de la scène politique béninoise, sera très rude.
Me Marie-Elise Gbèdo (plusieurs fois ministres): ministre du Commerce (1998-1999) sous le régime du général Mathieu Kérékou (décédé le 14 octobre dernier), ministre de la justice et encore du commerce sous l’actuel président Boni Yayi.
C’est la quatrième fois que cette « amazone » tente sa chance: 0,36% des voix en 2001, 0,31% en 2006 et 0,41% en 2011.
« Je dis +Hwenusu+ (signifie +L’heure a sonné+ en langue fon), on va gagner le combat », a-t-elle martelé ces derniers jours devant ses proches.
Militante de première heure pour les droits des femmes, cette avocate de 61 ans est la première femme à se présenter à une élection présidentielle au Bénin.
« Ma candidature une fois de plus, se situe dans la continuité du combat que j’ai toujours mené : la femme capable de diriger une nation », a-t-elle souligné.
Partout, elle affiche son intention de gagner cette fois-ici, le +combat+.
Pour sa première sortie, après le dépôt des candidatures, Me Marie-Elise Gbèdo était face samedi aux populations de Cococodji.
« Je me bats pour les femmes, pour les enfants (…). Je ne vous trahirai jamais », a-t-elle lancé au milieu de la foule en liesse.
Mais cette avocate n’est pas la seule femme dans la course au Palais de la Marina. Mme Célestine Zanou, Agro-économiste, entend également frapper très fort.
Présidente du parti Dynamique du changement pour un Bénin Debout, cette femme diplômée de l’Institut Agronomique méditerranéenne de Montpellier, est bien connue des béninois pour sa rigueur.
Mme Zanou, 55 ans, est la première à occuper le poste de directeur de cabinet d’un président de la République. Elle avait 37 ans, quand le général Mathieu Kérékou, l’avait sollicitée. Mais elle a déjà fait le cabinet du professeur Albert Tévoédjrè (à l’époque, ministre du plan sous le régime du général Kérékou).
« Un mensonge donne des fleurs, mais jamais des fruits », a souvent affirmé cette « dame de fer ». Ce slogan est également visible sur sa page facebook.
Pour la présidentielle de 2006, Mme Célestine Zanou n’avait recueilli que 0,32% des suffrages. Opposante à l’actuel régime, elle a vertement critiqué à plusieurs reprises, la gestion de Boni Yayi.
Mme Elisabeth Agbossaga Jawad, présidente de l’Union pour une démocratie et le changement (l’Udc-Nounagnon), est la troisième +combattante+ dans la course au fauteuil présidentiel.
Conseillère Communale de Bohicon, Mme Agbossaga Jawad, fait ses premiers dans une telle bataille.
Précisons que la campagne électorale doit s’ouvrir le 13 février pour prendre fin le 26 février. La distribution des cartes d’électeurs a démarré vendredi dernier dans le département du Borgou-Alibori (Nord).
Samedi, Mohamed Ibn Chambas (représentant du Secrétaire général des Nations Unies en Afrique de l`Ouest) a invité tous les acteurs impliqués dans l’organisation de ce scrutin à la « tolérance », afin que tous les candidats puissent faire campagne « en toute liberté et sécurité, et que tous les électeurs sans distinction puissent participer librement et sans contrainte à toutes les activités du processus électoral, dans le respect de la loi ».
« J’ai émis le vœu que le Bénin continue à montrer le bon exemple », avait-i souligné devant la presse, à l’issue d’une mission de quatre jours. FIN
NB: En photo, les trois amazones (de gauche à droite: Me Marie-Elise Gbèdo, Mme Célestine Zanou et Mme Elisabeth Agbossaga Jawad).
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Envoyée spéciale à Cotonou, Ambroisine MEMEDE
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