La date du 3 juin 2015 restera à jamais gravée dans les annales du Ghana suite aux inondations qui ont fait plus de 200 victimes sur l’ensemble du territoire. Le pays subit de plein fouet les conséquences du changement climatique, notamment les inondations, la sécheresse bien qu’il fasse partie de ceux qui polluent le moins l’environnement dans le monde.
Pour influer sur le cours de l’histoire dans la lutte contre les aléas climatiques, les autorités ont décidé d’opter pour une croissance verte, soucieuse du respect de l’environnement. Cette vision des autorités ghanéennes ne date pas d’aujourd’hui.
En effet, depuis l’élaboration en novembre 2010 d’un premier rapport intitulé « le Ghana opte pour une croissance verte » consacré aux enjeux climatiques, le pays s’est résolument engagé sur la voix d’une croissance économique respectueuse de l’environnement.
A travers cette nouvelle vision reprise dans sa dernière Communication Nationale sur le Changement Climatique, le pays veut « s’assurer de la résilience et d’une économie compatible aux adaptations climatiques dans l’atteinte d’un développement durable ainsi qu’une croissance prenant en compte la réduction du rejet du dioxyde de carbone ».
Le Ghana opte ainsi pour la promotion d’un système économique ouvert et favorable, propre à engendrer une croissance économique et un développement durable, qui permettrait de mieux lutter contre les problèmes de dégradation de l’environnement. Ceci en respect du principe 12 de la charte de la terre (déclaration de Rio sur l’environnement et le développement).
Les trois principaux objectifs de cette nouvelle vision sont : la croissance axée sur la réduction du dioxyde de carbone, l’adaptation au changement climatique ainsi que le développement socio-économique.
Les organisations de la société civile exigent la mise en place d’une structure indépendante qui coordonnera toutes les différentes actions visant à promouvoir une économie verte à travers une culture d’adaptation au changement climatique au Ghana.
« Il y a un besoin urgent de mettre en place une commission nationale pour l’adaptation au changement climatique, afin de donner un appui légal aux différents programmes en cours dans le pays », a indiqué M. Charles Agboklu, coordinateur national du réseau des confessions religieuses sur le changement climatique (Ghana CAN).
Déjà, plusieurs projets sont en cours d’exécution pour maintenir le cap de la croissance économique sans pour autant mettre en péril les objectifs de cette vision.
La plus grande centrale d’énergie solaire d’Afrique inaugurée en 2015
Au plan énergétique, le pays ambitionne de se tourner vers l’énergie solaire.
Le Ghana inaugurera avant la fin de cette année, la plus grande centrale d’énergie solaire d’Afrique. Avec une capacité de production de 155 MW, le pays pourra mettre ainsi fin à l’épineux problème de la dépendance énergétique dont souffre plusieurs pays africains.
Cet ambitieux projet est sans doute le premier du genre en Afrique dans le domaine de l’énergie solaire.
Au total 183 hectares du village de Aiwiaso (Ouest du Ghana) seront exploités pour l’installation de la centrale d’énergie. L’exécution du projet dénommé »Nzema », estimé à environ 306 millions d’euros, est confiée à la société Britannique « Blue Energy ».
« Nzema sera pleinement opérationnel en 2015 et aura une puissance de 155 MW, ce qui en fera de lui un des plus grands du monde car seules trois centrales ont une puissance supérieure à celle-ci », avait indiqué le groupe britannique.
L’économie étant dominée par l’agriculture: cultures du cacao (le pays est le troisième producteur mondial), du café, du coton ou encore du maïs et du sorgho, le Ghana pourra tirer profit de la promotion d’une croissance verte dans les années à venir. Néanmoins, les différentes actions menées ça et là doivent être consolidées pour atténuer les conséquences du changement climatique qui se font déjà sentir dans tous les secteurs d’activités de l’économie nationale.
Pour sa part, le ministère de l’Environnement, de la Science, de la Technologie et de l’Innovation a organisé un atelier en collaboration avec l’Institut des Statistiques de Recherche Sociale et Economique le 16 juillet 2015 pour élaborer un Plan d’Action pour une Economie Verte (GEAP) au Ghana.
Cet atelier, premier du genre, a permis de recueillir les contributions des acteurs importants dans les secteurs de l’agriculture, de l’agro-foresterie et de l’énergie afin d’élaborer des stratégies de vulgarisation du GEAP.
Pour réussir cette vision d’économie verte, il faudra mobiliser des ressources financières.
Déjà, Adaptation Fund Board, un fonds de la convention cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (UNFCCC) va allouer une enveloppe financière de 8 millions de dollars US au Ghana pour soutenir les actions des autorités ghanéennes visant à atténuer les conséquences du changement climatique. Ledit accord de financement sera signé lors de la conférence de Paris en décembre 2015. FIN
D’Accra, Ekoué BLAME
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