Le président guinéen réélu Alpha Condé s’engage à promouvoir la paix et l’Etat de droit

Le président guinéen réélu Alpha Condé s’est engagé à faire de la Guinée « un modèle », prônant la paix et le respect « scrupuleux » de l’Etat de droit, lors de sa prestation de serment lundi devant un parterre de dirigeants africains dont le président togolais Faure Gnassingbé.

Réélu en octobre lors d’élections controversées pour un nouveau mandat de cinq ans, Alpha Condé, 77 ans, a juré de « respecter scrupuleusement » la Constitution et l’Etat de droit, lors de son investiture à Conakry, avant sa prise de fonctions le 21 décembre.

Après avoir prêté serment, Alpha Condé s’est engagé à « traduire dans les actes » son devoir de « travail, justice et solidarité », prônant paix et rassemblement.

« Je demeure convaincu que c’est dans la tolérance, la paix et le pardon que nous allons ensemble faire de notre pays, la Guinée, un pays modèle. (…) Je reste au service de tous les Guinéens sans exception », a-t-il affirmé.

Au moins treize chefs d’Etat africains étaient présents à la cérémonie, ainsi que des responsables de l’opposition, mais pas le principal adversaire politique de M. Condé, l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo. Arrivé en deuxième position au scrutin, M. Diallo avait qualifié l’élection de « mascarade » mais n’avait toutefois pas contesté les résultats en justice.

A l’occasion de sa prestation de serment, plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont invité M. Condé à s’engager pour la lutte contre l’impunité dans son pays, dont la population reste très pauvre malgré des ressources naturelles considérables.

« (…) de nombreuses violations des droits humains persistent dans ce pays. L’usage excessif de la force est monnaie courante », ont notamment affirmé Amnesty International et quatre ONG internationales et locales de défense des droits humains dans une lettre ouverte au président Condé.

« Au cours de la dernière décennie, la répression des manifestations a fait plusieurs centaines de morts et des milliers de blessés », ont-elles ajouté.

Depuis 2010, « certaines mesures » ont été prises « pour rompre le cycle douloureux de violence et d’exactions en Guinée, mais il reste encore un long chemin à parcourir », a estimé dans un communiqué Corinne Dufka, une responsable pour l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch (HRW).

Pour son nouveau quinquennat, il « devrait redoubler d’efforts pour combattre l’impunité et renforcer les institutions qui soutiennent l’Etat de droit et le développement », a-t-elle ajouté.

Né le 4 mars 1938 à Boké (ouest de la Guinée) et ayant connu de longues années d’opposition en exil, Alpha Condé a été proclamé vainqueur au premier tour de l’élection présidentielle du 11 octobre avec 57,84% des voix devant sept autres candidats.

Il avait été porté à la tête de la Guinée au second tour de la présidentielle en novembre 2010, devenant le premier président démocratiquement élu depuis l’indépendance, en 1958, de cette ex-colonie française ayant connu cinq décennies de régimes dictatoriaux ou autoritaires et à l’histoire marquée par des violences politico-militaires.

SOURCE : AFP

En Photo: Faure Gnassingbé, félicitant son homologue guinéen, après son investiture