Un hommage national a été rendu ce jeudi à l’ancien président béninois Mathieu Kérékou (décédé le 14 octobre dernier à l’âge de 82 ans), cérémonie marquée par une grande messe au stade de l’amitié de Cotonou en présence du président Boni Yayi et de trois autres chefs d’Etat de la sous-région, a constaté la correspondante de l’Agence Savoir News.
Les présidents Faure Gnassingbé du Togo, Mahamadou Issoufou du Niger et Muhammadu Buhari du Nigeria ont assisté à cette célébration eucharistique dite par Mgr Brian Udaigwe, Nonce apostolique près le Bénin et le Togo. Il avait à ses côtés Mgr Antoine Ganyé (Archevêque de Cotonou), ainsi que d’autres prêtres et Évêques.
Plusieurs autres personnalités notamment les Premiers ministres du Niger, du Gabon et de la Guinée Conakry ont également fait le déplacement de Cotonou.
Des délégations étaient aussi venues du Ghana, de l’Algérie, de la Côte d’Ivoire et du Mali. De hauts responsables politiques et militaires béninois, des diplomates accrédités au Bénin, ainsi que des responsables de la société civile ont aussi assisté à cette messe.
Il sonnait 11H40 GMT quand la dépouille mortelle fit son entrée au stade de l’amitié de Kouhounou. Après la revue de troupe pendant laquelle toute l’assistance est restée debout pour respecter la mémoire de l’illustre disparu, la dépouille est installée.
A 12H00, la messe proprement dite démarre par une possession. Une messe qui a duré 1H30 min au cours de laquelle, le Nonce Apostolique a demandé à l’assistance de prier pour l’âme du disparu afin que le Seigneur l’accueil dans son royaume.
« Les valeurs d’humilité, de paix et d’unité nationale qui lui sont reconnues, resteront des repères incontournables pour tous. En cette célébration, nous implorons Dieu le Père d’exercer envers lui, sa miséricorde infinie et de l’admettre dans son royaume », a prié Mgr Brian Udaigwe.
Dans son homélie, l’archevêque de Cotonou, Monseigneur Antoine Ganyé est revenu sur le sens de la vie de l’homme qui appartient à part entière au Seigneur.
Le Prélat a décrit le général Mathieu Kérékou comme un homme qui a fait preuve de beaucoup de sagesse et de foi.
« Vous ne l’avez pas perdu. Vous l’avez plutôt gagné. Car de là où il est, il fera jaillir les grâces divines sur notre nation vu son immense amour pour son pays », a-t-il dit.
A la fin de la messe, place aux hommages. La priorité est donnée à la famille du disparu et c’est l’un des fils de ce dernier qui s’en charge, Moïse Kérékou.
Dans une intervention édifiante et très émouvante, le fils a rappelé les conditions dans lesquelles est parti son père, tel un grand homme.
Il est ensuite revenu sur les qualités de son père, lesquelles sont des valeurs dont la postérité doit puiser pour s’afficher.
Tout comme lui, le président du Nigeria, au nom des autres chefs d’Etat présents, a aussi rendu un hommage vibrant à l’illustre disparu dont il reconnaît les mérites.
Le stade de Kouhounou devient le stade de l’amitié Mathieu Kérékou
Viennent ensuite les hommages du Chef de l’Etat béninois, le Président Boni Yayi pour qui, la présence de tous ces invités témoigne de la grandeur de l’homme qu’était le général Mathieu Kérékou.
Rappelant lui aussi les nombreuses qualités de l’homme, tous les efforts fournis par celui-ci pour mener bien sa mission à la tête du Bénin, il déclare à l’assistance la décision de son gouvernement d’immortaliser l’ex président de la République du Bénin.
Désormais, le stade de l’amitié de Kouhounou devient le stade de l’amitié Mathieu Kérékou. Reconnaissance à juste titre, car ledit stade fut inauguré sous son régime en 1982.
Puis, place au recueillement des différentes personnalités présentes après quoi, la dépouille s’est retirée pour ensuite s’installer dans l’enceinte du palais des Sports, qui se trouve à l’intérieur du stade, où le recueillement continu jusqu’à demain matin.
A noter qu’une veillée de prière et de chants a été faite le mercredi au domicile de l’illustre disparu. Le général Kérékou sera inhumé samedi prochain à Natitingou (environ 560 km au nord de Cotonou).
Né le 2 septembre 1933 à Kouarfa (non loin de Natitingou/ dans le nord du Bénin) Mathieu Kérékou a dirigé le pays pendant 29 ans : du 26 octobre 1972 au 1er mars 1990 et du 4 avril 1996 au 5 avril 2006.
Le 26 octobre 1972, Kérékou avait pris le pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat, suite à la dissolution par l’armée du Conseil présidentiel et de l’Assemblée nationale.
Deux années plus tard, il opte pour l’idéologie marxisme-léninisme et crée le Parti de la Révolution Populaire du Bénin (PRPB).
La situation économique très critique et les troubles socio-politiques l’ont poussé à renoncer en décembre 1989 à l’idéologie marxiste-léniniste, et à convoquer une conférence nationale en 1990.
Candidat à la présidentielle de 1991 après une courte transition, il sera battu par Nicéphore Soglo. Cinq années plus tard, l’homme refait surface et prend sa « revanche » pour diriger le pays jusqu’en 2006. FIN
De Cotonou, Olphyz KOUNDE
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