Le rapport/2015 sur les Pays Moins Avancés (PMA) de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) a été officiellement présenté au grand public lundi à Lomé lors d’une cérémonie présidée par M. Ambroise Fantchede (Représentant du ministre de l’agriculture, de l’élevage et de l’hydraulique), a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Ont pris part à cette rencontre: M. Siaka Coulibaly (Représentant de la Représentante Résidente du Système de Nations Unies au Togo), M. Kako Nubukpo (Economiste, ancien ministre). Plusieurs acteurs de développement et étudiants étaient également présents.
Ce rapport intitulé « Transformer l’économie rurale », aborde la question de la transformation structurelle des économies dans les PMA en soulignant l’importance cruciale dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’échelle mondiale. Il précise en outre que cette transformation doit englober la modernisation agricole et la diversification des activités non agricoles en milieu rural, afin de maximiser les synergies contre les deux.
La nouvelle approche préconisée par la CNUCED s’articule autour d’une augmentation (en trois principales phases) des investissements d’infrastructures et de la combinaison de mesures visant à accroître la productivité agricole tout en soutenant les activités non agricoles.
Au cours de la première phase, il s’agira d’élargir le potentiel d’offre en couplant les investissements d’infrastructures qui ont un impact sur la productivité avec des mesures qui améliorent la réactivité de l’offre.
La deuxième, vise à accroître la demande et la productivité via des investissements d’infrastructures à forte intensité de main d’œuvre.
La troisième phase, consiste entre autres à renforcer les liaisons de transports entre zones rurales et zones urbaines. Les producteurs pourront ainsi faire face à l’intensification de la concurrence qui en résultera et ils auront accès à des marchés plus vastes.
Selon M. Coulibaly, chaque année la CNUCED publie un rapport qui permet d’identifier des thématiques clés pour aider les PMA à sortir de leur statut, afin d’aller vers des statuts plus améliorés. Ce secteur d’activité est un secteur clé dans le processus de développement social et économique de la plupart des pays en voie de développement. Dans ces pays, le secteur agricole représente un élément majeur avec un grand poids en termes de croissance économique. Le rapport de cette année est sans contexte d’une importance capitale.
« Le rapport exhorte les donateurs à honorer leurs engagements sur la qualité et le volume de l’aide. En outre, il propose de porter l’aide aux PMA à un niveau reflétant les besoins de ces pays pour la réalisation des ODD (à 0,35% du revenu brut des donateurs). Si les donateurs acceptent d’accroître cette aide tout en relevant le total de l’aide publique au développement à 0,7 % (l’objectif fixé), l’aide aux PMA se chiffrerait à environ 250 milliards de dollars en 2030 contre 40 milliards de dollars actuellement, et l’aide aux autres pays en développement s’étofferait de 150% », a-t-il indiqué.
M. Fantchéde a pour sa part souligné que ce thème vient à point nommé permettre aux PMA de se fixer des objectifs, afin de ne laisser personne à bord de la route.
Les recommandations du rapport visent à freiner le processus de l’exode rural en prônant un recentrage sur le développement rural via des politiques publiques qui donnent la priorité à la lutte contre la pauvreté et s’attachent à créer les conditions d’un exode rural motivé davantage par un choix que par une nécessité.
« Le thème de ce rapport répond bien aux préoccupations qui sont bien définies dans le programme national et de sécurité alimentaire PNIASA qui a pour objectif le développement rural et la lutte contre la pauvreté ».
« Nous pouvons retenir de ce rapport 2015 que les ODD à atteindre en 2030 ne pourront effectivement être atteints que si nous réussissons à développer le secteur agricole et de façon plus général, le secteur rural dans notre pays » a ajouté M. Nubukpo.
Notons que quarante-huit pays parmi lesquels le Bénin, le Togo, le Rwanda, les iles Comores, le Sénégal sont actuellement considérés comme des PMA par les Nations Unies. FIN
Abbée DJAGLO
www.savoirnews.net, l’info en continu 24H/24