La ville de Mango (Nord) a été secouée vendredi, samedi et dimanche, par des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, opposés à un projet de réhabilitation d’une aire protégée dans leur localité.
La manifestation « interdite » a été organisée par une association « non enregistrée » auprès du ministère de l’administration territoriale, a dénoncé vendredi dernier, gouvernement.
Cinq personnes sont mortes à la suite des manifestations de vendredi et samedi, selon un bilan officiel. Des blessés ont été également enregistrés tant du côté des manifestants que des forces de l’ordre.
Dans la foulée, le logement du commissaire de la ville a été saccagé et brûlé ainsi que le domicile d’un responsable d’une ONG intervenant dans l’environnement, a constaté l’Agence Savoir News.
Ce lundi, le calme est revenu dans la ville, le gouvernement ayant multiplié des appels à la retenue, après des mesures d’apaisement.
Selon le Colonel Yark Damehame (ministre de la sécurité), le projet est pour le moment suspendu : « le gouvernement a décidé d’organiser une concertation élargie avec les populations pour déboucher sur de bons termes ».
« Par mesure conservatoire, les auteurs des coups de feu et les commandants d’unités ont été mis aux arrêts. Si leurs responsabilités sont situées, ils seront punis », a averti le ministre (PHOTO).
Par ailleurs, 29 personnes des 50 personnes interpellées, ont été libérées dimanche après-midi, sur instructions du chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, a précisé Yark Damehame.
« Le président de la République a demandé de libérer tous les élèves et les mineurs. Et qu’on accélère la procédure pour permettre aux magistrats de vite trancher », a-t-il souligné.
Une enquête judiciaire a été également ouverte par les autorités, afin de situer les responsabilités. « La justice disposera des moyens nécessaires pour accomplir son travail dans la transparence afin de punir les éventuels coupables de bavures », a indiqué à l’Agence Savoir News, une source proche de la présidence togolaise.
A l’origine de ces manifestations, la réhabilitation en cours du complexe d’aires protégées Oti-Keran-Mandouri (OKM), qui couvre une superficie de 179.000 ha.
Ce programme financé à plus de 4 millions de dollars par le PNUD et l’UEMOA, s’inscrit dans le cadre du projet : « Renforcement du rôle de conservation du système national des aires protégées du Togo ». FIN
Edem Etonam EKUE
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