Une trentaine de cadre du ministère des enseignements primaire, secondaire et de la formation professionnelle, des partenaires techniques et financiers et des techniciens en charge des révisions des curricula ont entamé ce mardi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), un conclave de trois jours en vue de valider les résultats de l’analyse SERAT menée au Togo, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Organisée par le Ministère des enseignements primaire et secondaire avec l’appui technique et financier de l’UNFPA et du l’UNESCO, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme national de lutte contre les grossesses et mariages précoces des adolescentes (PNLGMA, 2015-2019), élaboré en 2014.
Ce conclave vise à renforcer la compréhension et l’appropriation du concept d’éducation sexuelle complète par les principaux acteurs et à les aider à revoir la feuille de route pour la révision des curricula et de la généralisation de l’enseignement.
Selon le quatrième recensement général de la population et de l’habitat, 60% des togolais ont moins de 25 ans et 42% ont moins de 15 ans. Et d’après une enquête du ministère des enseignements primaire, secondaire et de la formation professionnelle, 5. 343 cas de grossesses ont été enregistrés dans les établissements scolaires au cours de la période 2012-2013.
Dans le cadre de sa mission d’appui visant à renforcer l’éducation sexuelle complète dans les programmes scolaires, l’UNESCO a initié une étude sur la base de l’outil d’analyse et de revue de l’éducation sexuelle complète (SERAT), afin d’analyser la portée, la profondeur et la méthodologie d’enseignement des contenus clés et améliorer les résultats en matière d’éducation en santé reproductive et sexuelle des élèves.
L’objectif de cette étude est d’avoir des données probants pour guider les interventions futures, y compris les révisions, si nécessaires des curricula.
Dans cette perspective, le plan de travail annuel (PTA 2015) du ministère des enseignements primaire et secondaire avec l’UNFPA prévoit la définition d’une stratégie et d’un contenu harmonisé pour l’enseignement de la santé sexuelle et de la reproduction (SSR) et de la l’éducation sexuelle complète (ESC) dans les établissements d’enseignement général et technique, l’élaboration et la validation des modules de formation sur la SSR/ESC entre autre. Une feuille de route a été élaborée à cet effet en la matière.
« Le ministère des enseignements primaire et secondaire a initié en son sein, une unité qui coordonne les activités en ce qui concerne la santé, l’alimentation et la nutrition dans les établissements scolaires. Nous avons organisé des fora régionaux sur les violences basées sur le genre en milieu scolaire et le constat est amère, rien qu’à voir les taux de grossesses que l’on a enregistré en 2014 », a souligné Mme Mensah-Atoemne Christine (Coordinatrice de l’unité des programmes de santé alimentation et nutrition en milieu scolaire au MEPSFP).
Selon elle, dans nos coutumes, la sexualité se trouve encore être un tabou : « Donc nous sommes en train de préparer les esprits pour que l’éducation sexuelle complète soit une matière quelle que soit l’approche qu’on aura adopté aujourd’hui, pour amener nos élèves à connaître le fonctionnement de leurs organes et à éviter des surprises désagréables. L’analyse causale de ces grosses a révélé que les jeunes eux-mêmes initient leurs vies sexuelles et se trouvent en face des difficultés qu’ils n’arrivent plus à résoudre ».
« Donc la jeunesse a besoin d’être sensibilisée et formée sur son corps surtout ses organes génitaux », a précisé Mme Mensah-Atoemne Christine.
Pour Mme Afeli Jeanne (Chargé de Programme VIH et santé de la reproduction des adolescents et jeunes à l’UNFPA), ce conclave s’inscrit parfaitement dans le mandat de l’UNFPA, qui consiste à accompagner le gouvernement togolais de manière à faire en sorte que « chaque grossesse soit désirée, chaque accouchement soit sans danger et le potentiel de chaque jeune accompli ».
Pour cette dernière, l’un des axes principaux par rapport au travail que le secteur de l’éducation doit faire, est de faire en sorte que l’intégration de l’éducation sexuelle complète réalisée: « L’essentiel, c’est de transmettre toutes ces compétences à nos jeunes filles et jeunes garçons, de manière à leur permettre de prendre les décisions qu’il faut et quand il faut ». FIN
De Kpalimé, Ahmed MAESTRO
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