CPI : L’ouverture du procès de l’ex-président Laurent Gbagbo reportée au 28 janvier

L’ouverture du procès pour crimes contre l’humanité de Laurent Gbagbo, et de son ex chef de milice Charles Blé Goudé, a été reportée au 28 janvier afin que les juges aient le temps d’examiner des rapports sur la santé de l’ex-président ivoirien, a annoncé mercredi la Cour pénale internationale.

« L’objectif de l’examen médical ordonné était de faciliter le règlement de toutes questions relatives à l’aptitude de M. Gbagbo à participer au procès », a précisé la CPI dans un communiqué, indiquant que le report a été demandé par la défense.

Le procès devait initialement s’ouvrir le 10 novembre, et l’annonce du report intervient, ironiquement, trois jours à peine après la réélection de son rival Alassane Ouattara en tant que président avec près de 84% des voix.

Des audiences seront organisées du 10 au 12 novembre, lors desquelles les trois experts ayant procédé à des examens médicaux de M. Gbagbo comparaîtront.

Dans une décision de 2012, la CPI cite trois experts ayant déterminé que Laurent Gbagbo souffre notamment d’un trouble de stress post-traumatique (PTSD).

Deux des trois experts avaient alors déterminé que M. Gbagbo n’était pas en état de suivre les procédures contre lui, mais la CPI en avait décidé autrement et jugé qu’il était « en état de participer aux procédures devant cette Cour ».

Les deux hommes, âgés de 70 et 43 ans, sont poursuivis pour leur rôle présumé dans la crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara à l’issue de la présidentielle de 2010. Les violences ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois.

L’ancien président est accusé d’avoir fomenté une campagne de violences pour tenter, en vain, de conserver le pouvoir.Charles Blé Goudé aurait été à la tête d’hommes ayant tué et violé des centaines de personnes, selon l’accusation, dans le but de maintenir l’ancien chef de l’Etat au pouvoir.

Laurent Gbagbo est le premier ex-chef d’état livré à la CPI. Il est écroué au centre de détention de la CPI depuis 2011.

La CPI réclame également son épouse, Simone Gbagbo, mais Abidjan souhaite la poursuivre en Côte d’Ivoire. Mme Gbagbo a été condamnée, dans un premier procès contre elle, à 20 ans de prison pour son rôle dans la crise post-électorale.

SOURCE : AFP