Le Togo a appelé mercredi à New York, à une « prise de conscience collective à travers l’adoption d’un code de conduite sur les migrations », suite à la crise migratoire, particulièrement aiguë en Europe. Au moins 520.957 ont rejoint l’Europe par la mer, selon le dernier chiffre publié mercredi par le HCR.
Environ 75% affluent vers la Grèce dans des conditions difficiles. Et plus de 3.000 personnes se sont noyées en Méditerranée depuis le début de l’année, affichent les mêmes statistiques. Situation très préoccupante, d’où la conférence sur les migrants tenue mercredi à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies et présidée par Ban Ki-moon.
Plusieurs hautes personnalités étaient présentes à cette conférence à laquelle a assisté également le ministre togolais des affaires étrangères Robert Dussey.
Pour le chef de la diplomatie togolaise, les migrations font partie des phénomènes qui ont toujours marqué l’humanité depuis la nuit des temps.
« Les migrations touchent les pays de la même manière, elles constituent l’un des principaux éléments de l’interaction humaine à l’intérieur des continents et entre eux. Le phénomène concerne 3% seulement de la population mondiale mais apparaît comme l’un des traits déterminants de la vie économique, sociale et politique d’un monde sans cesse caractérisé par la mobilité », a-t-il souligné.
A en croire le ministre togolais, cette nouvelle donne du phénomène migratoire s’explique, sans doute par le développement de la migration clandestine qui caractérise désormais les mouvements internationaux de personnes.
« Le cas de la migration clandestine d’origine africaine vers l’Europe interpelle et mérite une attention particulière au regard des drames humains qu’elle engendre et qui ne cessent d’alimenter l’actualité internationale ».
En 2014, plus de 170.000 migrants naufragés ont été secourus dans la Méditerranée. De nos jours, plusieurs sources indiquent qu’un Africain meurt chaque trois heures en Méditerranée dans sa tentative d’atteindre l’Europe. En sept mois, de janvier à août 2015, plus de 300.000 migrants auraient traversé la Méditerranée, a-t-il souligné.
Appel à un « code de conduite »
« Si l’hémorragie causée par le départ de la main-d’œuvre qualifiée constitue une perte pour le développement des pays de départ, la présence des étrangers en situation irrégulière peut être source de tension dans les pays d’accueil », a relevé M.Dussey.
De nos jours plusieurs régions se sont dotées d’instruments et d’institutions visant à réglementer l’entrée, le séjour, le traitement et le départ des étrangers.
Mais le fait est amer : ces instruments et autres actions menées, aux niveaux régional ou sous-régional sont disparates.
« Conscient que la gestion des migrations requiert une approche globale, intégrée et équilibrée, le Togo propose qu’au-delà des efforts nationaux et sous régionaux, les Etats parviennent à une prise de conscience collective à travers l’adoption d’un code de conduite sur les migrations », a précisé M.Dussey.
Selon lui, ce code de conduite doit encourager les Etats à mettre en place une politique migratoire qui n’isole pas la migration régulière et la migration clandestine : « Il prendra en considération les causes des migrations, leurs manifestations, leurs effets et tiendra compte des liens existant entre la migration et d’autres domaines politiques pertinents ».
« Le code que propose le Togo sur les migrations s’intéressera aux paramètres de marché du travail, du regroupement familial, des obligations humanitaires et des impératifs de sécurité nationale. Il devra se baser sur une législation complète régissant l’admission, la résidence, l’expulsion et la naturalisation des étrangers », a souligné le chef de la diplomatie togolaise pour qui, ce code « veillera à ce que cette coopération entre les diverses entités soit renforcée en vue d’une meilleure coordination des actions des Etats ».
« Cette synergie des Etats conduit nécessairement à ce qu’on peut appeler +une gouvernance globale des migrations+ », a ajouté Robert Dussey. FIN
En Photo: Robert Dussey, lors de la conférence
Edem Etonam EKUE
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