La conférence sur les changements climatiques (COP 21) — prévue du 30 novembre au 11 décembre prochain à Paris — « sera le premier test de solidité des engagements que nous venons de prendre en faveur du développement durable », a indiqué ce mercredi à la Tribune des Nations-Unies, le chef de l’Etat Faure Gnassingbé.
Le président togolais prend part activement à la 70è Assemblée générale des Nations Unies. Au total 17 objectifs ont été adoptés vendredi dernier lors d’un Sommet à New York. Ils visent à éradiquer la pauvreté et la faim, assurer l’éducation, la santé et les services élémentaires pour tous, atteindre l’égalité des sexes et autonomiser la femme et les filles, combattre les inégalités dans les pays et entre les pays, encourager une croissance économique inclusive, une prospérité partagée et des modes de vie durables pour tous, promouvoir des villes et des établissements humains sûrs et inclusifs.
Ces Objectifs visent également à protéger la planète, combattre les changements climatiques, utiliser les ressources naturelles de manière durable et sauvegarder les océans, et revitaliser le partenariat mondial pour un développement durable.
Selon le président togolais, « la dimension écologique des crises et des conflits, l’impact des changements climatiques sur l’exacerbation de la pauvreté et la mise en péril répétée des droits de l’homme en période de guerre, sont des réalités que nous ne pouvons occulter, si nous voulons préserver durablement la stabilité des Etats ».
« C’est pourquoi, la conférence de Paris sur les changements climatiques sera le premier test de solidité des engagements que nous venons de prendre en faveur du développement durable », a insisté Faure Gnassingbé.
La conférence Paris sera l’une des plus grandes conférences internationales sur le climat jamais organisée. Au total 195 Etats sont attendus à ce sommet à l’issue duquel un accord « universel et contraignant » sera signé par tous les Etats participants, afin de limiter le réchauffement climatique de la terre en deçà de 2°C.
Vu l’importance des enjeux, a poursuivi Faure Gnassingbé, cet accord « changera positivement la vie de millions de personnes à travers le monde, en imposant les mesures nécessaires au maintien du réchauffement climatique au-dessous de la barre de 2° Celsius ».
« Au Togo, nous vivons déjà, au quotidien, les effets des changements climatiques dont l’érosion côtière qui se traduit par une avancée de la mer de 12 à 15 mètres chaque année, menaçant ainsi les populations du littoral. Il y a donc des enjeux immédiats de survie pour les populations riveraines qui exigent des réponses urgentes et appropriées nécessitant d’importants investissements », a-t-il martelé.
Le président togolais a profité de l’occasion pour rappeler les défis économiques, sécuritaires et environnementaux liés au milieu marin et qui seront examinés lors du prochain sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique : « Nous espérons pouvoir adopter, à cette occasion, la Charte de Lomé sur la sécurité maritime qui nous donnera les moyens de mieux agir ensemble pour que la mer demeure un atout majeur pour le développement de l’Afrique ».
Initialement prévu en novembre, le sommet de Lomé a été reporté pour 2016, en raison du retard dans les travaux de réfection de l’Hôtel 2 février devant abriter les assises.
Lutter contre le groupe terroriste Boko Haram
Le chef de l’Etat togolais a réaffirmé l’engagement de son pays à lutter contre le groupe terroriste Boko Haram. Ces terroristes présumés de Boko Haram ont déjà fait au moins 17.000 morts et plus de 2 millions de déplacés depuis 2009.
Au moins 155 personnes ont été tuées dans des attaques attribuées à Boko Haram pour le seul mois de septembre. Ce groupe a tué environ 1.260 personnes, depuis l’entrée en fonction fin mai du président nigérian Muhammadu Buhari.
« La lutte contre le groupe terroriste Boko Haram et toutes les formes d’extrémisme ainsi que de racisme doit se poursuivre, sans merci, de concert avec la communauté internationale, conformément aux valeurs prônées par l’ONU. Ces dérives qui tendent à se répandre ces dernières années en Afrique, ne correspondent à aucune des valeurs fondamentales de notre continent », a souligné Faure Gnassingbé.
« Pour sa part, le Togo entend capitaliser sur les acquis de la réforme de son système de défense et de sécurité pour mieux se positionner dans l’environnement sous-régional et international à cet égard. L’on n’insistera donc jamais assez sur la nécessaire mise en cohérence de nos politiques en matière de sécurité, de défense des droits humains et de protection de l’environnement », a-t-il relevé
Ebola : appel à la vigilance
L’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui a touché la sous-région ouest-africaine, est la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale en 1976. Elle a tué environ 11.300 morts depuis la fin 2013, sur environ 27.500 cas. Ce bilan est bien sous-évalué, selon l’OMS.
« Ebola a enlevé des vies, détruit des communautés, fragilisé des économies avec des pertes de l’ordre de 2 milliards de dollars de produit intérieur brut pour les 3 pays affectés. Aujourd’hui Ebola est affaibli, mais pas totalement vaincu. Nous devons tous ensemble rester vigilants non seulement pour éradiquer les foyers résiduels mais, bien plus, rebâtir des systèmes plus résilients face aux vulnérabilités et chocs, de tous ordres, auxquels nous restons exposés », a averti le chef de l’Etat togolais, Coordonnateur de la lutte contre cette maladie dans l’espace de la Cédéao.
Il a exprimé sa « profonde gratitude » aux Etats, aux organisations régionales, à tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux, aux organisations non gouvernementales qui ont mobilisé des moyens considérables et ont agi, de diverses manières, pour aider les pays les plus touchés à endiguer l’épidémie.
Faure Gnassingbé a surtout salué « l’héroïsme des personnels soignants, toutes nationalités confondues, et des acteurs communautaires, dont l’engagement n’a jamais faibli, même quand leur vie était en danger ».
« Ils ont sauvé des vies et démontré notre capacité à réagir face à des situations extrêmes. J’ai une pensée pour tous ceux qui ont perdu leur vie en essayant de sauver celle des autres », a-t-il ajouté, invitant tous les partenaires « à rester actifs et engagés y compris dans les pays jusqu’ici épargnés ». FIN
Ambroisine MEMEDE/ Rédaction
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