Grandes conférences publiques par-ci, forts lobbyings par-là : Paris (capitale française) abritera du 30 novembre au 11 décembre prochain la grande Conférence des Nations Unies sur le Climat (« COP21 »).
Au total 195 Etats sont attendus à ce sommet à l’issue duquel un accord « universel et contraignant » sera signé par tous les Etats participants, afin de limiter le réchauffement climatique de la terre en deçà de 2°C.
+COP21+ fait suite à la +COP20+ de Lima qui a confirmé que tous les pays veulent aboutir à un accord universel sur le climat à Paris.
L’objectif est de créer une « Alliance de Paris » qui réponde aux défis du changement climatique. Concrètement, il s’agit de (i) contenir le réchauffement global sous les 2°C en atténuant les émissions de gaz à effet de serre et (ii) d’adapter nos sociétés aux dérèglements climatiques et promouvoir un développement sobre en carbone.
La conférence Paris sera l’une des plus grandes conférences internationales sur le climat jamais organisée. L’enjeu est majeur : prévenir un dérèglement climatique qui menacerait nos sociétés et nos économies. La rencontre devra adopter un accord international qui posera le cadre d’une transition vers des économies bas-carbone.
L’une des grandes nouveautés de la rencontre de Paris est la possibilité pour chaque Etat, de préparer ses « Contributions Prévues Déterminées au niveau National » (CPDN). Les pays africains d’une seule voix au-delà des CPDN, veulent un accord inclusif, ambitieux et équitable.
« Pour Paris, on veut un accord qui soit inclusif, ambitieux et équitable. Inclusif, il est important que l’on s’assure que les 195 pays sont dans l’accord et prennent le virage. C’est le moment où la communauté internationale joint l’acte à la parole. Deuxièmement, c’est un accord qui doit être ambitieux. Il faut mettre en place un certain nombre de mécanismes qui s’assurent que le niveau d’efforts dont on a besoin, on n’y arrive pas dans cinq ans, pas dans dix ans, mais il faut que les fondations fassent partie de l’accord. Il faut que l’accord soit équitable et que les besoins des pays les plus vulnérables soient pris en compte », a déclaré le 16 septembre dernier sur RFI le porte-parole de l’Afrique à la COP21 M Seyni Nafo.
« La position du groupe africain n’est certainement pas de se victimiser parce qu’on pourrait juste accepter d’avoir comme position que nous sommes les plus vulnérables puisque nous sommes les plus vulnérables et les moins responsables. De facto on aurait droit à l’ensemble de la panoplie de solutions qui existent. Ça ne peut pas être une position de négociation.
Ce n’est pas parce que nous sommes les plus vulnérables et que nous avons le moins de responsabilités que nous ne faisons pas ce travail aujourd’hui de venir avec des propositions qui font avancer les choses. », a-t-il ajouté.
Une accord appelant à la responsabilité de chaque Etat
Les Etats africains aussi bien que les autres Etats participants à cette grande rencontre mondiale à Paris, veulent donc un accord appelant à la responsabilité de chaque Etat dans la lutte contre les changements climatiques.
Le futur accord international qui entrera en vigueur à partir de 2020 devra permettre de réduire la concentration de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère causée par les activités humaines (agriculture, énergie, industries, déboisement) et d’adapter les sociétés aux dérèglements climatiques déjà existants.
L’Afrique par exemple peut compter sur sa potentialité en énergies renouvelables pour réduire considérablement l’émission des GES mais ce potentiel doit être accompagné de ressources financières pour développer sa plaine exploitation.
Il s’avère donc urgent que le développement économique doit désormais, marcher de pair avec la lutte contre le changement climatique. La société sera donc pleinement impliquée dans cette lutte.
Précisons que l’alerte sur la gravité du changement climatique a été lancée par la communauté scientifique en 1992, incitant l’ONU à se doter la même année d’une Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) au cours du sommet de Rio. Suivra en 1997, la Signature du protocole de Kyoto, premier accord climatique mondial juridiquement contraignant qui entra en vigueur en 2005.
En 2009 fut validé un objectif commun visant à contenir le réchauffement climatique sous la limite de -2 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. Le Fonds vert pour le climat a donc été créé en 2010 avec une première capitalisation à 10,2 milliards de dollars (9 milliards d’euros en 2014.
Les enjeux de la COP21 au Togo
Le Togo est un pays faiblement émetteur de gaz à effet de serre. L’impact des changements climatiques se concentre sur l’érosion côtière et la désertification. L’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques est également un enjeu important.
Le Togo a une attitude constructive dans les négociations. Ses priorités se portent sur les mesures d’adaptation aux changements climatiques et à leur financement.
Le Togo reçoit une facilité d’appui, financée par l’Agence Française du Développement et mis en œuvre par Expertise France, afin d’élaborer sa contribution nationale.
Le Togo s’est doté, en 2009, d’un plan national d’adaptation aux changements climatiques. Quatre axes d’action stratégiques sont identifiés : le renforcement des capacités des exploitants et producteurs ruraux ; la gestion rationnelle des ressources naturelles menacées ; la protection et la sécurisation des infrastructures et équipement structurants à risque ; l’alerte précoce contre les catastrophes climatiques. FIN
Chrystelle MENSAH
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