Le président béninois Thomas Boni Yayi, qui effectuait une mission de médiation avec le président sénégalais Macky Sall à Ouagadougou, a promis samedi « une bonne nouvelle » pour dimanche pour le Burkina Faso, théâtre d’un coup d’État militaire.
« Tous les acteurs vont se réunir demain matin pour lancer la bonne nouvelle au monde entier », a affirmé M. Boni Yayi, samedi soir à l’issue de deux jours d’entretiens avec tous les acteurs de la crise au Burkina Faso.
Le président béninois a laissé entendre lors d’une réponse entrecoupée – « Oui, oui, au retour dans la Transition » – que cette « bonne nouvelle » pourrait être « un retour » aux institutions en place avant le coup de force du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP).
M. Boni Yayi, qui s’est entretenu à plusieurs reprises avec le général putschiste Gilbert Diendéré, un proche de l’ancien président déchu Blaise Compaoré, a notamment souligné: « Je suis en mesure de dire qu’il (le général) a le sens des responsabilités » et « qu’il est dans de bonnes dispositions, en ligne avec les discussions que nous avons eues avec les forces vives de la Nation ».
M. Boni Yayi, qui s’envolait en soirée laissant M Sall à Ouagadougou, a dit vouloir « rassurer », estimant que « tout le monde » était dans « de bonnes dispositions pour que la paix sociale et la cohésion reviennent ».
Arrivés vendredi à Ouagadougou, Macky Sall, dirigeant en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), et M Boni Yayi ont rencontré vendredi et samedi tous les acteurs de la crise et notamment le général Diendéré « pour des consultations décisives sur un schéma de sortie de crise qui pourrait très fortement conduire au retour du président Kafando », selon un communiqué de la présidence sénégalaise envoyé samedi à plusieurs médias.
Une source diplomatique étrangère à Ouagadougou a confirmé à l’AFP ce scénario. « Ce qui est envisagé et qui va être fait, c’est le maintien de Kafando à la tête de l’État et du gouvernement pour terminer la transition. Diendéré devrait donc partir », a assuré cette source.
Interrogé par l’AFP sur les efforts pour le retour du président de transition, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a répondu: « Oui, c’est ce qu’on tente d’obtenir ».
Rien ne filtrait en revanche sur les éventuelles garanties ou contreparties offertes aux putschistes.
SOURCE : AFP