Vingt-deux personnes ont déposé leur candidature pour l’élection présidentielle du 11 octobre au Burkina, présentée comme la plus ouverte jamais organisée dans le pays, a annoncé samedi le conseil constitutionnel à Ouagadougou.
Le conseil constitutionnel a reçu « 22 dossiers de candidature à l’élection présidentielle », a déclaré devant la presse le greffier en chef du conseil constitutionnel Me Massmoudou Ouédraogo, à la clôture du dépôt des dossiers.
Cinq (bien cinq) candidats font figure de favoris dans cette élection censée tourner définitivement la page des 27 ans de règne de Blaise Compaoré, renversé par la rue en octobre 2014.
Il s’agit l’ancien Premier ministre Roch Marc Christian Kaboré, ex-patron du parti de Compaoré tombé en disgrâce. Kaboré avait rejoint l’opposition quelques mois avant la chute de Compaoré emporté par une insurrection populaire.
Il y a ensuite Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition anti-Compaoré, qui avait auparavant participé à plusieurs gouvernements du président déchu.
En troisième position, il y a Djibrill Bassolé, l’ex-chef de la diplomatie du président déchu dont la candidature est vivement contestée par les partis politiques et la société civile. La révision par les députés du code militaire, qui oblige ce gendarme à quitter l’armée s’il postule au scrutin, semble avoir été votée pour le gêner.
Le parti de Compaoré, le CDP (le Congrès pour la démocratie et le progrès), sera représenté à la présidentielle par son chef, Eddie Constance Komboïgo.
Enfin, il y a Bénéwendé Stanislas Sankara, qui a déjà affronté deux fois Compaoré en 2005 et 2010.
Pour la première fois, trois femmes sont candidates au scrutin présidentiel au Burkina.
En attendant la validation des candidatures par le conseil constitutionnel, tous les regards sont tournés pour l’heure vers la Haute cour de justice qui poursuit tous les membres du dernier gouvernement de Compaoré pour « coups et blessures volontaires, assassinats et complicités de coup et blessures et d’assassinats », sur saisine du parlement. Djibril Bassolé est concerné.
Trois ex-ministres de ce gouvernement sont incarcérés actuellement. Les députés du parlement intérimaire du Burkina ont voté le 16 juillet une mise en accusation de Compaoré pour « haute trahison » et « attentat à la Constitution ».
Mis en place après la chute de Blaise Compaoré, le régime de « transition » dirigé par le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida doit prendre fin avec les élections présidentielle et législatives dont le premier tour est prévu le 11 octobre.
SOURCE : AFP