Robert Dussey, ministre togolais des affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine était ce mercredi à la tribune de la 18è réunion du Groupe de contact sur la piraterie maritime au large de la Somalie (CGPSC/ Contact Group on Piracy of the Coast of Somalia) à New York, rencontre au cours de laquelle les enjeux du prochain sommet de Lomé ont été largement exposés. Cette rencontre est organisée par l’Union européenne, en collaboration avec les Nations Unies.
La capitale togolaise abritera du 2 au 7 novembre prochain, le sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur la sécurité maritime et le développement en Afrique.
Plus de 4.500 invités sont attendus du 2 au 7 novembre dans la capitale togolaise pour cette grande rencontre qui a pour objectif de définir une stratégie commune de lutte contre l’insécurité maritime en Afrique et promouvoir l’économie bleue marine.
« Le sujet, qui nous réunit en ces lieux, revêt pour le Togo une importance capitale, en raison de la recrudescence des actes de criminalité graves qui mettent en péril la sécurité en mer et, partant, celle de nos pays, eu égard aux trafics de tout genre qui y transitent. Du fait des implications négatives qu’ils engendrent sur la navigation internationale, le commerce, le développement économique et sur la stabilité des nations, la question de l’insécurité en mer est l’un des principaux défis actuels à relever à l’échelle planétaire », a souligné du haut de la tribune M.Dussey.
Pour le Togo, a précisé le ministre, « la préservation et le renforcement de la sécurité et de la sûreté maritimes est un combat éminemment important qui appelle la mutualisation des efforts et des moyens pour mener, avec efficacité et succès, la lutte contre les actes de criminalité en mer et leurs auteurs ».
« A cet égard, les expériences de lutte contre l’insécurité en mer en cours dans la Méditerranée, dans l’océan Atlantique et dans l’océan Indien, dans le Golfe de Guinée, en Afrique de l’Est et en Afrique Australe avec les différentes Communautés Economiques Régionales méritent d’être saluées, encouragées et renforcées », a-t-il indiqué.
Selon le chef de la diplomatie togolaise, l’intérêt majeur de la Conférence de Lomé réside dans la volonté politique des Chefs d’Etat d’Afrique, « d’’adopter des mesures propres à enrayer ce phénomène extrêmement négatif et déstabilisateur, afin de sécuriser au mieux la navigation maritime dans les eaux africaines ».
« Dans cette optique, le Sommet de Lomé vise à parvenir à des conclusions hardies dont l’adoption d’un instrument juridique contraignant, propre à juguler ce fléau, à savoir une Charte Africaine relative à la Sûreté et la Sécurité maritimes et au Développement », a précisé M.Dussey.
« Nous souhaitons vivement que cette Charte soit adoptée, que les obligations qui en résulteraient puissent être également honorées, afin que les pays africains puissent gagner le pari de la lutte contre l’insécurité maritime et s’atteler résolument à mise en œuvre de la Stratégie AIM 2050, cet instrument précieux pour le développement de l’Afrique », a-t-il martelé.
Les enjeux de la rencontre de Lomé sont essentiellement des enjeux scientifiques pour la simple raison qu’il débouchera sur l’adoption d’une charte. Actuellement, le continent africain ne dispose pas d’une charte, d’un texte devant contraindre les pays africains à respecter certaines règles maritimes.
Une fois adoptée, la charte de Lomé sera soumise au Conseil de sécurité de l’ONU.
Mi-juin dernier, M.Dussey a mené à Johannesburg — lors du sommet de l’UA — un fort lobbying autour de ce document. Aujourd’hui, au moins 2/3 des pays africains soutiennent ce texte qui leur sera soumis à Lomé.
Rappelons que le choix porté sur Lomé pour abriter ce sommet s’explique par le fait que le Togo avait inscrit, à l’ordre du jour de la 23ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, tenue à Malabo (Guinée Equatoriale), le point sur la piraterie maritime.
Cette proposition a été très favorablement accueillie par la Conférence, qui a perçu la proposition togolaise comme étant le premier acte concret entrant dans le cadre de la mise en œuvre de la Décision sur la stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 (Stratégie AIM 2050). FIN
Junior AUREL
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