La campagne cotonnière 2014/15 a pris et la moisson est bonne. Le Togo a franchi le cap de 100.000 tonnes de production de coton-graine, avec à la clé 113.507 tonnes de coton-graine (pour 130.5586 hectares emblavés) contre 77.850 tonnes pour la campagne dernière, soit une augmentation de plus de 45%.
Mais un petit couac, le rendement au champ (la quantité produite à l’hectare) semble stagner passant juste à 870 kg/hectares contre 830 kg/hectare. D’où la nécessité pour les différents acteurs de la filière coton de se retrouver pour chercher les voies et moyens en vue d’amener le producteur à optimiser la culture cotonnière.
Organisée par la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) en collaboration avec la Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton (FNGPC), cette rencontre de deux jours qui a démarré ce jeudi au Palais des Congrès de Kara (environ 420 km au nord de Lomé), permettra aux participants de faire une évaluation des résultats de la campagne cotonnière 2014/15, d’échanger sur les résultats et programmes prioritaires de recherche cotonnière et de prendre les dispositions appropriées pour améliorer les performances au cours de la campagne 2015/16.
Placé sous le thème : « Soyons déterminés pour accroître la production du coton par l’amélioration de la productivité », les assises de Kara seront également l’occasion d’annoncer le prix d’achat du coton graine pour la nouvelle campagne, en application du mécanisme de fixation de prix du coton graine adopté par la filière.
Pour la campagne 2014/2015, le prix d’achat du coton graine était de 230F/kilogramme.
En ouvrant les travaux, le secrétaire général du ministère de l’agriculture Koutéra Bataka, a salué les producteurs pour les résultats enregistrés au cours de la campagne cotonnière 2014/15.
« Il y a 6 ans, très peu de gens auraient pris un pari sur la filière cotonnière togolaise. En 2015, au regard des résultats engagés d’année en année, nous pouvons affirmer que l’analyse du chef de l’Etat était bonne », a-t-il souligné.
M. Bataka a surtout félicité les producteurs de coton « dont la mobilisation et la détermination ont permis d’atteindre un tel résultat » et réaffirmé l’engagement du ministère de l’agriculture à continuer de « soutenir la filière coton aussi vitale pour la cohésion sociale ».
Dans son discours, Hodabalo Yosso, le président du conseil d’administration de la FNGPC a remercié le chef de l’Etat togolais pour ses appuis multiformes à la filière coton en général et en particulier aux cotonculteurs.
Il a saisi l’occasion pour renouveler les doléances des cotonculteurs au ministre de l’agriculture notamment « la subvention des engrais-coton pour alléger le poids de ses coûts sur le revenu du producteur individuel et sur le fonctionnement des organisations ».
« Nous nous sommes réunis aujourd’hui pour faire le bilan de la campagne 2014/2015.Nous avons semé, nous avons suivi les parcelles, nous avons récolté, nous avons collecté et nous avons égrené. Nous allons faire le bilan de toutes ces étapes et voir qu’est ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. Et voir ce qu’il faut améliorer », a pour sa part confié à l’Agence Savoir News Kokou Djagni, Directeur général de la NSCT.
« Les enseignements de ce bilan, nous permettrons de projeter la campagne 2015/2016 », a-t-il précisé.
Rappelons que le coton est la première culture de rente des exploitations agricoles et la première culture industrielle du Togo.
Les actions soutenues de vulgarisation et de conseils techniques enclenchées à la création de la Société Togolaise de Coton (SOTOCO) en 1974, ont favorisé la culture du coton dont la production est passée de 10.736 tonnes en 1974 à 174.000 tonnes lors de la campagne 2004/2005 avec un point culminant de 187.703 tonnes lors de la campagne 1998/1999.
Mais entre 2000 et 2005, la filière cotonnière du Togo a connu une profonde crise suite à une série de dysfonctionnements et des problèmes de gouvernance.
L’incapacité de la SOTOCO à payer les revenus coton aux producteurs, a créé une détérioration du climat de confiance provoquant le découragement des producteurs pour la culture du coton. La production du coton s’est alors effondrée jusqu’à 27.00 tonnes en 2009/2010.
Le Gouvernement, les différents acteurs de la filière et les partenaires techniques et financiers ont entrepris des reformes sur la base des recommandations des audits et études menées dans la filière.
Les réformes entreprises par les décideurs et les acteurs de la filière ont vu la liquidation de la SOTOCO (Société d’Etat) et la création de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) société d’économie mixte, dont le capital est détenu par l’Etat à 60% et la Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton (FNGPC) à 40%.
Ceci qui a provoqué une remontée de la production cotonnière, passant à 46.800 tonnes en 2010/2011, à 80.5594 tonnes en 2012/2013 et une production de 113.000 tonnes au titre de la campagne 2014/2015.
Aujourd’hui dans sa vision stratégique, la filière cotonnière togolaise ambitionne de produire 200.000 de coton-graine à l’horizon 2022. FIN
De Kara, Peter MALOUMBA/ Rédaction
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