Robert Dussey, ministre togolais des affaires étrangères a salué ce dimanche à Accra (Ghana), le rôle de « premier plan » joué par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) « dans l’enracinement de la démocratie » dans les pays où se préparent les élections ou les pays qui les ont déjà organisées, notamment le Togo.
Le Togo a organisé sa présidentielle le 25 avril, scrutin remporté par le président Faure Gnassingbé avec 58,77% des suffrages contre 35,19% pour son principal adversaire Jean Pierre Fabre. Ce dernier conteste les résultats, dénonçant de « graves irrégularités ».
Mais les observateurs (nationaux et internationaux) dont ceux de la Cédéao déployés sur le terrain, n’ont pas dénoncé de fraudes. Ils ont jugé ce scrutin libre et transparent. La Cédéao avait déployé 10 observateurs au Togo.
« Je me félicite particulièrement du dispositif d’assistance et de médiation mis en place par la Cédéao pour accompagner les Etats membres dans l’organisation de leurs différentes consultations électorales. Pour l’élection présidentielle au Togo, la Cédéao a été très active et s’est impliquée à un double niveau. Elle a, à travers son Président en exercice, S.E. John Mahama Dramani, Président de la République du Ghana, offert ses bons offices pour permettre au processus de suivre son cours normal. Elle a également déployé une équipe de plus de cent observateurs pour être les témoins du bon déroulement du processus », a déclaré M.Dussey à la 34ème réunion ordinaire du Conseil de médiation et de sécurité de la Cédéao.
Selon lui, la mobilisation de l’organisation sous-régionale « a, sans doute, contribué à une élection apaisée, transparente et équitable au Togo. Il l’a exhortée à œuvrer pour des élections apaisées, afin de maintenir la paix et la stabilité dans l’ensemble de la région ».
M.Dussey s’est également prononcé sur plusieurs autres sujets notamment la situation politique et sécuritaire dans la région, la question de l’immigration clandestine et la mission de la Cédéao en Guinée-Bissau (ECOMIB). Cette mission a pour principales tâches d’aider à la sécurisation du processus de transition politique et de contribuer au processus de réforme du secteur de la sécurité (RSS) en vue de soutenir les efforts entrepris pour rétablir la paix en Guinée-Bissau.
« Compte tenu de l’imminence de l’expiration du mandat de l’ECOMIB (mi-2015) décidée lors du 46ème Sommet ordinaire de la Cédéao et au regard des résultats sur le terrain, il est important d’une part de proroger de nouveau le mandat de l’ECOMIB au prochain sommet et d’autre part d’exhorter les pays de la Cédéao à s’impliquer davantage et mobiliser la communauté internationale afin d’apporter leur soutien à la poursuite de la mission de l’ECOMIB », a souligné le ministre togolais.
Abordant la question de l’immigration clandestine, M.Dussey a appelé les Etats membres de la Cédéao « à agir de telle sorte que les candidats à l’immigration, qui sont presque toujours remarquablement informés de ce qui les attend dans le pays qu’ils choisissent, prennent conscience des risques qu’ils encourent ».
« Oui nous sommes tous conscients qu’il faut fixer les jeunes sur place en leur offrant des conditions de vie meilleure. Mais au-delà des politiques nationales, nous devons renforcer la coopération régionale sur la question de l’immigration clandestine par l’établissement d’un mécanisme ouest-africain de migrations qui serait un cadre de réflexion sur la migration », a-t-il suggéré.
Vendredi dernier, M.Dussey avait appelé à Victoria Falls (Zimbabwe) — lors de la réunion ministérielle de deux jours de l’Union africaine (UA) sur la défense, la sûreté et la sécurité — les Etats africains à chercher les voies et moyens, afin de « mettre fin » à l’immigration clandestine en Méditerranée.
Selon certaines sources, en 2014, près de 220.000 immigrants maritimes clandestins ont été enregistrés, soit une hausse de 170% par rapport à 2013.
Ces statistiques devraient bondir encore en 2015 dont les deux premiers mois révèlent une augmentation de plus de 200% par rapport à 2014.
L’une des principales voies à cette forme d’immigration clandestine demeure la Méditerranée et ses espaces maritimes.
En 2014, 34.000 migrants ont perdu la vie à bord d’embarcations à destination de l’Europe selon Amnesty International, a souligné M.Dussey. FIN
Junior AUREL
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