Vingt personnes ont été interpellées lors de la manifestation des opposants béninois, dispersée mercredi aux gaz lacrymogènes par la police à Cotonou, a appris jeudi l’Agence Savoir News de sources concordantes dans la capitale économique béninoise.
Vingt personnes ont été interpellées hier lors de la marche par les forces de l’ordre, a indiqué Me Joseph Djogbénou, l’un de leurs avocats.
La marche qui visait à « protéger les libertés démocratiques » et à dénoncer « les dérives autoritaires du régime du président Boni Yayi » (selon les organisateurs), avait été interdite la veille par le ministre de l’intérieur Simplice Codjo Dossou.
Ces opposants protestent contre la « tentative d’arrestation » lundi dernier d’un député de l’opposition Candide Azannaï pour « incitation à la haine, menace à la sûreté de l’Etat et menace contre le chef de l’Etat Boni Yayi ».
Le député avait violemment réagi lors de la campagne électorale, suite aux propos du président de la République qui l’aurait traité de « voyou… ».
Boni Yayi a alors porté plainte contre le député pour des propos injurieux. Mais il a finalement annulé sa plainte lundi dernier, suite au soulèvement des jeunes.
Plusieurs responsables religieux sont montés au créneau, appelant le pouvoir et l’opposition à l’apaisement.
Mercredi soir, les Forces de défense et de sécurité ont aussi appelé la population au calme, réaffirmant leur engagement à rester dans les « casernes ».
« Face à cette situation, les Forces de défense et de sécurité chargées du maintien de l’ordre, de la défense de la patrie et de la sécurité des personnes et des biens saisissent l’occasion pour appeler les acteurs politiques de tous bords au respect de notre loi fondamentale, des textes et règlements qui fondent le fonctionnement régulier des institutions de la République. En tout état de cause, les Forces de défense et de sécurité invitent toutes les Béninoises et tous les Béninois à garder leur calme, à respecter toutes les Institutions de la République », a souligné la déclaration lue à la télévision nationale par le général Laurent Amoussou, chef d’état-major général adjoint des Forces armées béninoises.
« Quant aux médias, il leur est rappelé que seul le traitement responsable et impartial des informations peut garantir la paix et la concorde indispensables pour un développement harmonieux et durable de notre nation », a précisé le général Amoussou, entouré des membres du haut commandement militaire.
Précisons que ce jeudi, le calme est complètement revenu à Cotonou.
L’opposition a même annoncé une journée de salubrité samedi prochain, afin de rendre la capitale économique propre. FIN
En Photo: Me Joseph Djogbénou
De Cotonou, Lucia Fèmi SIMON
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