Le Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP) a recruté 50 journalistes reporters sur l’ensemble du territoire national pour animer une plateforme, dans le cadre de la présidentielle du 25 avril. Cette activité du CONAPP s’inscrit dans le cadre du projet intitulé : « La presse togolaise pour une élection présidentielle transparente et apaisée », présenté par quatre organisations des médias privés et financé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à hauteur de 95 millions de F.CFA.
Pour mieux cerner les contours du projet, l’Agence Savoir News a approché le président du CONAPP Jean-Paul AGBOH AHOUELETE.
Savoir News : En quoi consiste ce projet financé par le PNUD?
Jean-Paul AGBOH AHOUELETE : Avant d’en venir au contenu du projet «La Presse togolaise pour une élection présidentielle apaisée », je voudrais d’abord en situer le contexte.
Vous avez que les élections au Togo ont toujours été des périodes de fortes tensions sociales, depuis l’époque des indépendances jusqu’à nos jours. En 2005, le scrutin présidentiel a occasionné des centaines de morts, fait déplacer des milliers de familles et contraint à l’exil plusieurs compatriotes.
Depuis lors, une prise de conscience est née au sein de la communauté nationale et avec le soutien des partenaires ainsi que des amis du Togo, pour que cette tragédie ne se reproduise plus. Pour atteindre cet objectif, qui passe par des élections transparentes, équitables, acceptables et apaisées, chaque acteur, à son niveau, joue sa partition, Ainsi, la presse consciente du rôle prépondérant qu’elle joue dans le renforcement de la démocratie dans notre pays, est déterminée à apporter son concours dans la perspective de la prochaine échéance électorale. Il s’agit pour elle, de prendre sa part en toute responsabilité et dans le strict respect des codes de la presse, de déontologie et d’éthique, pour une élection sans heurts.
Pour y parvenir, les principales organisations représentatives de la corporation, le Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP), l’Observatoire Togolais des Médias (OTM), l’Union des Radios et Télévisions du Togo (URATEL) et le Patronat de la Presse Togolaise (PPT), ont élaboré un projet subdivisé quatre grands volets que chacune d’elles est appelée à exécuter au profit de l’ensemble. Il a pour vertu d’être inclusif et fédérateur.
De fait, l’OTM effectue le monitoring et l’autorégulation du processus électoral, ainsi qu’un rappel des règles éthiques et de déontologie à travers des séminaires. Le PPT a édité un guide du journaliste en période électorale qu’il vulgarise en même temps que le guide de Reporters Sans Frontières.
L’URATEL sensibilise l’opinion sur les notions de démocratie et de droits de l’homme à travers une campagne médiatique.
Quant au CONAPP, il a mis en place une plateforme de collecte, de stockage, de traitement, de gestion et de diffusion de données de l’élection présidentielle au profit des médias nationaux et internationaux, qui y trouveront l’essentiel des informations (dépêches, sons, images, vidéos, ressources diverses) du scrutin 2015. C’est dans ce cadre qu’ont été recrutés 50 journalistes/reporters qui vont être déployés cette semaine sur le terrain.
Qui sont ces 50 journalistes? Et comment ils ont été recrutés ?
Ce sont des professionnels, issus de tous les types de médias ( presse écrite, presse en ligne, radios, télévisions), venus des cinq régions économiques du Togo, avec 2 ans au moins d’expérience. Ils ont été sélectionnés après un appel à candidatures et ont bénéficié d’une formation de rappel, portée sur les techniques en rapport avec les types de médias dont ils sont issus.
Comment se présentera cette plateforme qu’ils animeront ? Et comment le travail se fera sur le terrain de façon pratique ?
La Plateforme est d’abord une base de données, dont le siège physique est logé à Lomé, à la Maison de la Presse, avec un siège intermédiaire à Kara.
Les 50 journalistes/ reporters déployés sur l’ensemble du territoire sont chargés d’alimenter quotidiennement en informations diverses (dépêches, sons, images, vidéos) cette base. L’équipe de gestion et de coordination de la Plateforme, une demi-douzaine de professionnels, veillera à ce que le rythme et la fréquence de l’alimentation de la base soient respectées ; de même que le contenu corresponde à la démarche du projet et réponde aux normes professionnelles. C’est également un site internet auquel tous ceux qui sont intéressés par le processus électoral pourront accéder pour s’informer.
De façon pratique, les journalistes/reporters répartis sur les 5 régions du pays proportionnellement à la taille de celles-ci, équipés de matériels professionnels, couvriront dans leur zone l’ensemble du processus électoral et des différents événements qui y sont relatifs. Ils enverront ensuite dans la base de données les différents éléments, par internet ou par tout moyen en cas de défaillance de la connexion.
Quels conseils avez-vous à l’endroit de ces 50 journalistes ?
D’être professionnels et rigoureux. De la qualité de leur travail, dépendra en grande partie le contenu qualitatif ou non des informations qui seront publiées par la presse. C’est un projet innovant qu’ils ont la charge de mener. Le CONAPP leur fait confiance pour qu’il soit une réussite afin d’être pérennisé.
Vous permettrez que je finisse en remerciant le système des Nations Unies, notamment le PNUD qui accompagne et soutient ce projet. De même que les membres du Bureau Exécutif du CONAPP qui l’a conçu et le porte ; sans oublier l’ensemble de la communauté médiatique qui y a adhéré et s’y implique chaque jour. FIN
Propos recueillis par Ambroisine MEMEDE
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