Jean Pierre Fabre, chef de file de l’opposition togolaise et candidat à la présidentielle du 25 avril a « catégoriquement » rejeté le Système Unifié de Collecte et de Centralisation pour les Elections et les Statistiques dénommé +SUCCES+, mode opératoire pour la centralisation des résultats du scrutin.
Selon M.Fabre, le +SUCCES+ soumis aux membres de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ne lui « paraît pas fiable et sera source de manipulation et de confusion ».
Dans une correspondance adressée au président de la Céni, le candidat Fabre a justifié sa décision à travers des « observations » tant sur le plan juridique que sur le plan des techniques proposées.
Au plan juridique : selon lui, le code électoral par les dispositions contenues dans les articles 101 (nouveau),102 (nouveau) et 103 (nouveau), ne reconnaît comme support juridique des résultats obtenus dans les différents bureaux, que les procès-verbaux des opérations électorales signés par les membres du bureau et contresignés par les délégués des candidats avec le cas échéant, leurs observations, réclamations et contestations.
« De même, le matériel requis pour être utilisé dans les bureaux de vote est constitué par une liste officielle prévue par l’article 76 du code électoral. Il s’ensuit que la Bible des élections qu’aussi bien la CENI et ses démembrements, que les candidats et la Cour Suprême doivent suivre à la lettre, est le code électoral », souligne-t-il.
« Même si la CENI a reçu de la loi, l’attribution d’organiser et de superviser les opérations électorales, le code électoral n’a pas donné à la CENI, la possibilité de modifier les dispositions impératives dudit code électoral, en adoptant comme support des résultats des bureaux de vote, d’autres documents non prévus par le code », poursuit le candidat du Combat pour l’Alternance Politique (CAP 2015, regroupement de cinq partis politiques de l’opposition).
Alors, le +SUCCES+ « est donc contraire et est en marge des dispositions du code électoral, qui n’accorde foi qu’aux procès-verbaux comportant à la fois la signature de tous les membres des bureaux de votes et celle des délégués des candidats avec leurs observations et réclamations. Or, le SUCCES ne prend pas en compte la nécessité de la signature matérielle des personnes ci-dessus citées », conclut-il.
Sur le plan des techniques proposées : « rien ne justifie le choix de trois techniques simultanées de collecte à savoir : (i) Appels téléphoniques du bureau de vote vers le serveur vocal interactif (SVI), (ii) Utilisation de SMS et (iii) Utilisation de Fax, argumente M.Fabre.
Appuyant ces idées, il ajoute : « Plus important encore, pour ces trois procédés de collecte, l’information en vue de la centralisation ne part pas directement des bureaux de vote d’où les résultats les plus fiables doivent sortir ».
« Si c’est la volonté réelle des experts qui ont proposé le SUCCES est de procéder à une collecte rapide et fiable des résultats : On ne comprend pas pourquoi, ils n’ont pas fait une estimation du temps nécessaire à la communication des résultats par téléphone, du bureau de vote vers la CELI.
Ainsi en prenant une moyenne de 200 appels par CELI, le document ne nous dit pas en combien de temps, les appels vocaux seront reçus et validés par l’OPS. /// On ne comprend pas pourquoi le mode opératoire n’a pas prévu un système plus direct en temps réel, partant des bureaux de vote où sont réunis les membres des bureaux de vote toutes tendances confondues, avec les délégués des candidats, vers la CENI, au lieu de faire transiter les résultats par les CLTD (Centre Local de Traitement des Données) où une manipulation est toujours possible », s’interroge M.Fabre avant de rejeter « catégoriquement » ce procédé. Il entend « inviter les autres candidats à en faire autant ».
Rappelons que quatre autres candidats dont le président sortant Faure Gnassingbé sont en lice pour ce scrutin à un tour. La campagne électorale doit d’ouvrir le 10 avril pour prendre fin le 23 avril. FIN
Junior AUREL
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