Edem Kodjo, ancien Premier ministre togolais et ex-Secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA, actuelle Union Africaine) a présenté lundi à Lomé au cours d’une conférence de presse, son ouvrage « …Et demain l’Afrique » réédité aux éditions NEI-CEDA, a constaté l’Agence Savoir News.
C’était devant un parterre d’éminentes personnalités à l’instar des anciens premiers ministres Agbéyomé Kodjo et Joseph Kokou Koffigoh, de professeurs d’universités comme Guy Missodey et l’actuel ministre en charge de la prospective, Prof Kako Nubukpo.
La réédition de « …Et demain l’Afrique », édité en 1985 aux éditions Stock, répond à un besoin sans cesse croissant de la demande.
« C’est une réédition pure et simple. On avait le choix de faire un ajout, faire un chapitre supplémentaire, mettre à jour les chiffres, on a tourné toutes ces éventualités et en définitive, on a opté pour la réédition », a expliqué Edem Kodjo.
Parce que, a-t-il poursuivi, « c’est un document historique. C’est même déformer que de le remettre à jour, de ramener d’autres idées. (…) Ce livre est une entité en soi. Il fallait lui conserver sa personnalité et sa spécificité ».
L’ouvrage retrace l’histoire de l’Afrique à partir de l’Egypte antique à la Nubie, recense les potentialités dont regorge le continent, ses paradoxes et prône enfin une unité africaine rationnée et s’interroge sur la place de l’homme noir dans le monde en guise de problématique.
« Je partais du principe que l’Afrique au plan géopolitique et géostratégique est vraiment une partie très importante du monde, qu’elle peut être considéré comme tout et que je vois qu’en face, l’Afrique n’est rien du tout dans le concert des nations puisque nous sommes toujours des nations assujetties d’une manière ou d’un autre à l’extérieur et qu’enfin les africains veulent sortir de cet état et jouer un rôle, devenir quelque chose dans le monde », a détaillé l’ex premier ministre togolais.
« A partir de là », a-t-il enchaîné, « il est facile de tracer une fresque sur l’histoire, la géographie, les ressources, les valeurs de l’Afrique et constater en face l’intolérable absence, le fait qu’on n’est pas présent et en définitive se lancer vers l’avenir en mettant un accent particulier sur le panafricanisme et sur la construction d’une unité africaine rationalisée ».
M. Kodjo est également revenu sur le titre de son ouvrage: « …Et demain l’Afrique » qui a une histoire.
« Quand l’ouvrage a été conçu, le titre que j’avais proposé, c’est : +Demain l’Afrique+. Or à l’époque, il y avait un journal qui s’appelait +Demain l’Afrique+ », a-t-il narré. Mais le titre lui paraissait dynamique parmi la pléthore de titres proposés par sa maison d’édition à l’époque.
Ainsi donc et pour éviter tout problème à l’avenir, une solution fut toute trouvée: celle des points de suspension et de la conjonction de coordination +et+ « comme si ça correspondait à une longue attente, que quelque de nouveau était arrivé, …et demain l’Afrique », a souligné M. Kodjo.
Panafricaniste « forcené », Edem Kodjo pense que l’unité africaine ne se fera pas par le fruit du hasard. Elle se fera par des négociations, des traités et s’il le faut par des guerres, car les tares du continent soulevées dans le livre à l’époque sont toujours d’actualité.
Si « …Et demain l’Afrique » est au programme de plusieurs universités du continent, force est de constater que l’ouvrage ne fait l’objet d’aucune étude dans les universités du Togo. Un des professeurs ayant participé à la conférence de presse a rassuré l’ex Secrétaire général de l’OUA qu' »il vaut mieux qu’on le célèbre plus tard que maintenant ». FIN
Anani Elom AGBOH
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