Un quart environ de la population mondiale a aujourd’hui entre 10 et 24 ans. Les aspirations et les accomplissements de cette génération seront déterminants pour l’avenir de la planète. Par ailleurs, les taux de fécondité sont en baisse dans de nombreuses régions du monde.
Un pays dans lequel la part des jeunes dans la population augmente et le taux de fécondité diminue peut récolter les fruits d’un « dividende démographique », un phénomène de hausse de la productivité économique qui se produit lorsque le ratio de la population active par rapport au nombre de personnes à charge s’accroît.
Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) travaille avec des partenaires — notamment la société civile, les communautés et les gouvernements — pour encourager l’adoption de politiques propices à la réalisation de ce dividende.
Dimanche dernier, un dialogue inter ministériel de haut niveau s’est tenu à Addis – Abeba, assises qui se situent dans le cadre de la conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique en cours à Addis-Abeba.
Organisée par l’UNFPA et la Commission économique pour l’Afrique, la rencontre était axée sur l’exploitation du dividende démographique pour l’Agenda 2063.
Au cours des débats, des ministres africains et leurs partenaires ont souligné la nécessité d’engager des mesures immédiates en vue d’exploiter le dividende démographique pour l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Ils ont soutenu que les investissements dans l’éducation de qualité, la santé, la création d’emplois, les compétences d’entreprenariat des jeunes et l’autonomisation des femmes et des filles, sont essentiels pour bénéficier du dividende démographique et façonner le développement de l’Afrique pour les 50 prochaines années, tel que l’Agenda 2063 de l’Union africaine l’envisage.
Selon Dr Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif de l’UNFPA, « la fenêtre d’opportunité pour exploiter le dividende démographique est limitée dans le temps et exige des investissements immédiats ».
Des investissements essentiels sur les jeunes, en particulier les adolescentes doivent être faits en matière de santé sexuelle et reproductive et d’éducation de qualité, ainsi que dans le développement des infrastructures et la bonne gouvernance, a-t-il souligné.
A en croire Dr Babatunde Osotimehin, l’Afrique subsaharienne a le potentiel de récolter un dividende de 500 milliards de dollars par an pendant 30 ans si elle met en œuvre des politiques publiques appropriées et des investissements avant ou pendant la transition démographique.
« Il est temps de passer de l’engagement à l’action », a martelé Dr.Osotimehin.
Les intervenants et les participants du Dialogue ministériel ont souligné dans leurs interventions que la question du dividende démographique est centrale pour l’agenda du développement de l’Afrique, comme en témoigne l’appel à créer un cadre pour une initiative continentale sur le dividende démographique.
Cela a été réaffirmé dans la Position commune africaine sur l’Agenda du développement après 2015 qui positionne le dividende démographique comme un outil essentiel au développement durable de l’Afrique.
Reconnaissant les défis posés par le manque de ressources pour bénéficier du dividende démographique, il a été souligné que des efforts supplémentaires doivent être faits pour mobiliser des ressources internes et réduire la dépendance excessive vis-à-vis de l’aide étrangère et l’évasion illégale des fonds du continent.
Précisons que dans la région du Sahel, la Banque mondiale et l’UNFPA ont uni leurs forces pour aider les pays à tirer les bénéfices de leur dividende démographique. L’UNFPA intervient également auprès des décideurs politiques, afin de les encourager à accroître les investissements au profit de la jeunesse.
Enfin, l’UNFPA s’attache à éliminer les obstacles à l’autonomisation économique et sociale des jeunes, en particulier des adolescentes, qui sont trop souvent victimes de discriminations et d’inégalités à tous les niveaux.
Prévenir le mariage d’enfants, prolonger la scolarité des filles et veiller à ce qu’elles aient accès à des soins de santé sexuelle et reproductive sont autant d’actions qui peuvent radicalement améliorer l’existence des adolescentes et celles de leurs familles et communautés. FIN
Savoir News avec l’UNFPA
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