Le Collectif des Associations contre l’Impunité au Togo (CACIT) a présenté ce jeudi au cours d’une rencontre avec les professionnels des médias, le rapport des coordonnateurs régionaux déployés sur toute l’étendue du territoire afin de relever les potentielles zones de conflits ou de soulèvements avant, pendant et après la présidentielle.
La rencontre s’est déroulée en présence de M. Spéro Mahoulé président du CACIT.
Selon ces coordonnateurs, certaines zones apparaissent comme potentiellement instables, car ayant abritées l’essentiel des faits alarmants.
Il s’agit de Lomé, des quartiers Bè (Bè-Kpota, Bè-Kondjindji), Hanoukopé, Nyékonakpoè, Deckon, Adidogomé, Kagomé et les villes d’Atakpamé et Dapaong.
Ces coordonnateurs ont en premier lieu, relevé certains faits et actes pouvant inciter à la violence.
« Depuis bientôt trois mois, le dispositif déployé dans le cadre du mécanisme d’alerte précoce nous a permis de recenser des faits porteurs de germes de violences ou de crispation de l’ambiance générale au sein des populations sur toute l’étendue du territoire nationale. Les données recueillies sur le terrain permettent de se rendre compte qu’au fur et à mesure que les dates cruciales approchent notamment le début officiel de la campagne électorale, le climat social et politique se détériore davantage », précise la déclaration du CACIT.
« Ainsi, de façon quasi quotidienne on enregistre : une recrudescence des attaques verbales entre les premiers responsables des parties antagonistes de l’opposition politique, une polarisation de plus en plus radicale des positions entre les leaders des mouvements sociaux et les membres du gouvernement, une tendance vers la radicalisation des actions des syndicats d’une part et de la réponse du gouvernement d’autre part, un chose plus inquiétante est la montée dangereuse de l’implication des élèves des collèges et lycées dans les manifestations sociales, une multiplication des confrontations entre les partisans du boycott et les partisans des partis candidats au scrutin, une poussée des propos violents et intolérants sur les réseaux sociaux », souligne la même déclaration.
D’autres faits isolés indirectement liés au processus électoral mais qui fragilisent la paix et la stabilité, ont été également relevés par ces coordonnateurs.
Il s’agit entre autres des attaques verbales et physiques en recrudescence entre les premiers responsables des partis antagonistes et l’opposition politique, l’agression physique de Me Dodji Apévon président du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), la casse du matériel de recensement biométrique par les élèves de Nano dans la préfecture de Tandjoaré et dans le quartier Bè, les manifestations des revendeuses d’Agbélouvé le 3 mars et celle de Kpalimé le 19 mars, armées de couteaux et habillées en rouge noir.
Le CACIT appelle donc les acteurs impliqués dans le processus électoral (le gouvernement, la CENI, les acteurs politiques, la société civile, la communauté internationale et les médias) à prendre des mesures d’apaisement pour renforcer la confiance de toutes les parties prenantes dans la perspective de prévention efficace des risques de conflits.
Rappelons que les togolais se préparent à aller aux urnes le 15 avril prochain pour la présidentielle. Au total cinq candidats dont le président sortant Faure Gnassingbé et le chef de file de l’opposition sont en lice pour ce scrutin à un tour. La campagne électorale s’ouvrira probablement le 31 mars pour prendre fin le 13 avril. FIN
Chrystelle MENSAH
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