La ville de Dapaong (environ 664 km au nord de Lomé) a été ce lundi le théâtre de violentes manifestations des élèves des établissements scolaires de la commune, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
De jeunes manifestants essentiellement des élèves sont partis du lycée de Nassablé (le plus grand établissement scolaire de la région des Savanes avec plus de 2000 élèves) avant de se retrouver dans les rues où ils ont bloqué la circulation pendant plusieurs heures dressant des barricades et brûlant des pneus à certains grands carrefours de la ville.
Munis de cailloux, de bâtons et de coupe-coupe, ils se sont dirigés ensuite vers la préfecture où ils ont saccagé les bureaux du préfet et ses collaborateurs ainsi que les locaux abritant la direction régionale de l’Education des Savanes.
Une délégation gouvernementale de 7 ministres arrivée dans la ville pour s’entretenir avec les enseignants a même été prise à partie à l’hôtel de Dapaong où elle attendait pour se rendre à l’ENI de Dapaong, afin de rencontrer les enseignants et élèves.
Les forces de l’ordre et de sécurité, ont dû user de gaz lacrymogène pour maîtriser la situation.Outre ces dégâts matériels importants, on signale quelques blessés évacués au CHR de Dapaong. Le calme est revenu dans la ville vers 15H 30.
C’est dans cette ambiance délétère, que la délégation ministérielle a rencontré à l’ENI de Dapaong, les enseignants, les parents d’élèves et les représentants des élèves en présence des cadres natifs de la région des Savanes.
Tour à tour, les 7 ministres se sont succédés pour signifier aux participants que les grèves intempestives lancées par la STT sont totalement sorties du cadre syndical.
La grève en aucun cas ne peut être une action violente. Ils ont exhorté les enseignants à s’inscrire dans un esprit de culture apaisée pour que l’année soit garantie aux élèves de la région des Savanes.
« Le gouvernement a concédé à la suite des négociations des points importants ; on ne peut pas se cacher sous le prétexte de la grève pour orchestrer des violences quelque-soit le contexte dans lequel nous sommes », a affirmé le ministre.de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Octave Nicoué Broohm.
La délégation ministérielle a ensuite eu un entretien avec la coordination locale des Savanes de la STT qui n’avait pas participé à la rencontre de l’ENI.
Après avoir écouté attentivement les membres de cette coordination, les ministres ont demandé à chacun d’eux de ne pas confondre un mouvement syndical et un mouvement politique.
Après leur avoir signifié que la violence ne passera pas et la force doit rester à la loi en tout état de cause, ils ont affirmé que le gouvernement prendra ses responsabilités envers la minorité qui empêche les cours de se dérouler normalement.
Outre le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Octave Nicoué Broohm, la délégation comprenait les ministres des Enseignements primaire et Secondaire, Florent BadjamMaganawé, du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, John Siabi Kouamé-Kouma Aglo, de la Fonction publique, Gourdigou Kolani, de l’Equipement rural, Bissoune Nabagou, de l’Enseignement technique de la Formation professionnelle et de l’Industrie Hamadou Brim Bouraima Diabacté ainsi que celui de la Sécurité et de la Protection civile, DamehameYark.
Ces manifestations ont poussé le gouvernement à fermer provisoirement tous les établissements scolaires à Dapaong.
Rappelons qu’en 2013 déjà, deux élèves avaient perdu leur vie dans une manifestation similaire à Dapaong. FIN
En Photo: De pneus brûlés à un carrefour
De Dapaong, Djibril Kérol
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