Les femmes auxiliaires et actrices de la justice togolaise ont animé ce samedi à la Maison de l’Avocat à Lomé, une conférence-débat, activité qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la femme célébrée le 8 mars dernier, a constaté une journaliste de Savoir News.
Une vingtaine de femmes juristes à savoir des avocats, des notaires, des magistrats, des huissiers et des greffiers ont pris part à cette rencontre.
En initiant cette rencontre d’échanges, les femmes juristes entendent faire connaître aux femmes togolaises aussi bien leurs droits que leurs obligations et en même temps les aider à les défendre pour leur mieux-être.
« Les femmes juristes du droit ont décidé de célébrer la journée internationale de la femme avec un petit retard. Nous nous sommes regroupées aujourd’hui pour nous rappeler que si nous sommes des femmes privilégiées parce que nous sommes autonomes, il faut nous rappeler qu’il y a beaucoup de nos sœurs qui sont discriminées. Elles souffrent, elles sont violentées et violées.
Alors nous voudrions nous tenir debout à leurs côtés pour les informer sur leurs droits et leurs obligations et en même temps les aider à défendre leurs droits », a indiqué Me Christine Ekoué-Kouvahey.
La première thématique de la rencontre a suscité beaucoup de réactions de la part de ces femmes.
« Les articles 159 du code de l’enfant et 233 du code de la personne et de la famille, obstacle au principe de double juridiction ? » Telle est la première interrogation de ces femmes.
« La femme étant mère, elle exerce elle aussi à côté de son mari, l’autorité parentale et lorsqu’il existe des conflits entre la femme et son mari ou son compagnon, elle a donc recourt au juge que ce soit le juge des enfants ou le juge des affaires matrimoniales. Ces deux juges ne peuvent prendre des décisions qu’en s’appuyant sur des textes. Le juge de l’enfant s’appuie sur l’article 159 du code de l’enfant et le juge des affaires matrimoniales s’appuie sur l’article 233 du code de la famille. Ces deux textes causent un tout petit problème dans la mesure où dès que le juge aura rendu sa décision dans l’intérêt supérieur de l’enfant, l’autre partie qui aurait perdu le procès, ne pourrait pas faire recours devant la cour d’appel », a souligné Me Ekoué-Kouvahey.
« Pour les praticiens du droit que nous sommes, nous sommes un peu frustrées parce que dès que le juge aura rendu sa décision, sa décision n’a pas de recours qu’elle soit bonne ou mauvaise », a-t-elle poursuivi.
Eu égard à l’impact que certaines des décisions juridiques ont sur les femmes, les femmes juristes ont émis le vœu que les décisions prises par les juges prennent en compte les deux parties du litige.
« Nous espérons que les juges s’entoureront d’experts en la matière pour pouvoir rendre une décision acceptable pour le père comme pour la mère », a rajouté Me Ekoué-Kouvahey.
Le second thème relate la situation de la femme togolaise 20 ans après la quatrième conférence de Beijing sur la femme.
Durant cette conférence tenue en 1995, un accent particulier a été mis sur les rapports cruciaux entre la promotion de la femme et les progrès de la société dans son ensemble. De façon claire, il a été relaté que les problèmes de société doivent être abordés sous un angle d’équité genre de façon à assurer un développement durable.
Au Togo, il a été constaté une amélioration du respect des droits de la femme, mais il y a encore du chemin à faire.
Rappelons que sur le plan international, le thème retenu pour la célébration de la journée internationale de la femme est: « autonomisation des femmes, autonomisation de l’humanité : imaginez ! ».
Sur le plan national, les autorités togolaises ont choisi le thème : « l’autonomisation des femmes pour la prospérité du Togo ». FIN
Chrystelle MENSAH
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