Déjà 23 villages de la région maritime ont atteint l’état de « Fin de la Défécation à l’Air Libre » (FDAL) avec 1.667 latrines dans les ménages et 17.957 utilisateurs de latrines. Cette certification entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet «Facilité Eau».
Ce projet est mis en œuvre dans 50 villages de la région Maritime et vise spécifiquement la promotion des latrines familiales à travers l’approche de l’Assainissement Total, piloté par la Communauté (ATPC).
Au Togo, environ 38,5% des populations en milieu rural ont accès à l’eau potable et 35,6% des ménages seulement utilisent des installations sanitaires améliorées (empêchant tout contact homme/excréments). Ce chiffre est dérisoire en milieu rural et semi-urbain où seulement 12% des ménages en disposent, selon des statistiques du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).
Cette situation favorise la défécation à l’air libre, qui a des conséquences directes sur la santé des populations, avec ses lots de maladies diarrhéiques. Il est à noter que près de 90 % des décès d’enfants dus à ces maladies diarrhéiques sont directement liés à l’eau contaminée, au manque d’assainissement ou à une hygiène inadéquate.
C’est ce qui a conduit à l’élaboration du Projet « Facilité Eau » qui est mis en œuvre par l’UNICEF dans trois préfectures de la région maritime (Vo, Lacs et Bas-Mono), grâce au financement de l’Union européenne (UE). Il s’agit des localités à forte prévalence des maladies hydriques dues à un accès limité à l’eau potable et à une absence d’assainissement adéquat.
Cette problématique est plus ressentie dans la préfecture de Vo, et surtout à Assawloin, un village d’environ 1.200 habitants. Ce village est devenu village 100% latrines grâce à ce projet.
Le projet « Facilité Eau »
Lancé en 2011 pour une durée de quatre ans, ce projet est mis en œuvre en partenariat avec l’ONG Eau et Assainissement pour l’Afrique (EAA) et avec les services des ministères de la santé et de l’eau de l’assainissement et de l’hydraulique villageoise, avec l’appui technique et financier de l’UNICEF
Pour un budget estimé à 1, 263 milliard de F.CFA dont 64% pris en charge par l’UE et 36% par l’UNICEF, le projet « Facilité Eau » qui est mis en œuvre dans une cinquantaine de villages au Togo, vise à donner accès à l’eau et à l’assainissement à une population totale de 90.000 personnes dont 12.000 élèves (garçons et filles) dans les trois préfectures citées plus haut.
Que vise concrètement ce projet ?
Le projet vise :
La construction de 89 blocs de latrines ECOSAN dans 54 écoles primaires.
Ces latrines sont munies de dispositif permettant la déshydratation des excrétas. Ce qui permet aux populations de les utiliser (après six mois) comme fertilisant pour les champs scolaires.
La Construction et la réhabilitation de 17 blocs de latrines TCM dans les Unités de Soins Périphériques (USP) ;
La Réalisation de 100 forages manuels dans les écoles et communautés
La Réalisation de 17 postes d’eau autonomes (forages équipés de pompes solaires avec réservoir sur support) dans les USP,
La Réhabilitation de 16 anciens forages en panne
Pour ce faire, ce projet a recours à une stratégie novatrice à moindre coût, la technique des forages manuels.
La réalisation des forages s’accompagne de la promotion de l’hygiène et de l’assainissement dans les écoles et dans les communautés.
Au sein des communautés, les interventions font appel à une approche innovante: l’Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC) qui met l’accent sur le changement de comportement et la promotion des latrines familiales
Résultats à ce jour
Au total 23 villages FDAL avec 1667 latrines dans les ménages, et 17.957 utilisateurs de latrines.
Dans certaines zones où le projet « Facilité Eau » est exécuté, les résultats sont palpables. Une équipe de l’Agence Savoir News a pu toucher du doigt des réalisations dans quelques villages des préfectures des Lacs et de Vo, notamment Mamissi, Vo Adabou, Hlandé, Assiwloin.
Cette équipe a visité des écoles, des ménages et des Unités de Soins Périphériques (USP).
Dans les écoles visitées, les enseignants ainsi que les écoliers n’ont pas caché leur joie, car depuis la mise en place des latrines et du dispositif de lavage des mains, les élèves se portent mieux, l’environnement scolaire est de plus en plus sain et il y a moins de mouches. Ce qui est un soulagement.
Dans les maisons visitées à Vo Adabou, les habitants ont clairement manifesté leur dégoût pour la Défécation à l’Air Libre (DAL), car pour eux, « c’est une honte de ne pas avoir de latrines chez soi et de s’orienter chaque fois vers les champs en cas de besoin naturel ».
Les accoucheuses de l’USP de Hlandé qui étaient obligées d’aller puiser l’eau dans les maisons voisines, se sont vues dotées d’un forage surmonté d’un panneau solaire et disposant d’un polytank muni d’une rampe de 3 robinets, qui alimentent le dispensaire (de 6 salles et 8 lits) et la zone.
Quant au village Assiwloin (1207 habitants), au total 92 latrines ont été construites pour 89 ménages. Il a été certifié FDAL lors d’une grande cérémonie ayant regroupé le 5 février dernier, des autorités locales, des représentants du ministère de la santé, de l’UNICEF et de l’Union Européenne. Le drapelet du Statut FDAL a été hissé en présence des autorités et le chef du village, qui a officiellement reçu le certificat de FDAL. FIN
Ambroisine MEMEDE
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