Des bousculades entre sympathisants et opposants de Simone Gbagbo se sont produites devant la salle d’audience où doit être entendue lundi l’ex-Première dame ivoirienne, accusée d' »atteinte à la sûreté de l’Etat dans le cadre de la crise post-électorale de 2010-2011.
Une centaine de personnes s’est amassée au tribunal d’Abidjan-Plateau, venue soutenir ou au contraire dénoncer le rôle de celle qui était surnommé « la Dame de fer » ivoirienne dans les violences de décembre 2010 à mai 2011, qui ont fait plus de 3.000 morts.
La police a séparé sans violence les protagonistes, avant de les évacuer. Aux cris des opposants de Simone Gbagbo, « assassins », répondaient ceux de ses partisans : « menteurs ».
Des cadres du régime de Laurent Gbagbo, poursuivis avec son épouse, ont accusé durant ce procès l’Etat ivoirien d’avoir travesti la réalité, mentant sur sa victoire à la présidentielle de décembre 2010 qui, selon eux, revenait à l’ancien président et non à son rival, l’actuel président Alassane Outtara.
L’opposition et la société civile critiquent également une « justice des vainqueurs » en Côte d’Ivoire. Aucun proche de M. Ouattara n’a pour l’instant été inquiété, quand les violences ont été perpétrées par les deux camps.
« On est ici pour que justice soit rendue. Nous attendons qu’elle (Mme Gbagbo) demande pardon. Nous nous refusons d’entendre qu’elle n’a rien fait », a affirmé Fanta Soumahoro, la quarantaine, qui se présente comme la nièce d’une victime.
« Simone Gbagbo n’a rien fait. C’était la Première dame. Ce n’était pas un militaire. Elle ne devrait pas être ici ! », a répliqué à ses côtés un trentenaire se faisant appeler « Blé Goudé junior ».
Charles Blé Goudé est l’ancien chef des « jeunes patriotes », un mouvement pro-Gbagbo extrêmement virulent, actuellement détenu par la Cour pénale internationale, qui l’accuse de « crimes contre l’humanité ».
« Ce procès aurait dû se passer à la CPI. Le tumulte dans le palais de justice d’Abidjan ne donne pas une bonne image » de la Côte d’Ivoire, a critiqué un quinquagénaire élégamment habillé.
Simone Gbagbo, 65 ans, doit être entendue lundi par la Cour d’assises d’Abidjan mais son audition n’avait pas encore débuté à 10H45 GMT. Elle est inculpée, comme ses 82 co-accusés, d' »atteinte à la sûreté de l’Etat ».
Mme Gbagbo est également accusée de « crimes contre l’humanité » par la CPI, comme son époux qui y sera jugé en juillet. Mais Abidjan refuse son transfèrement à La Haye.
SOURCE : AFP