Les togolais se préparent à aller aux urnes pour la présidentielle, scrutin dont la date n’est pas encore fixée. Déjà dans le rang de l’opposition, certaines voix s’élèvent pour appeler au boycott du scrutin si les réformes constitutionnelles et institutionnelles ne sont pas opérées.
Pas question de se mettre en marge de ce scrutin, a martelé ce jeudi, Gerry Taama, le président du Nouvel Engagement Togolais (NET, opposition) lors de l’émission +Club de la Presse+ sur la radio privée Kanal Fm.
« Nous serons sur le terrain pour faire du refus du pouvoir d’opérer les réformes politique, un thème de campagne. Si aujourd’hui, UNIR (Union pour la République/parti au pouvoir) ne veut pas faire les réformes, la sanction populaire, est la meilleure réponse qu’on doit lui donner. Il faut utiliser le peuple pour sanctionner ceux qui sont au pouvoir depuis 50 ans », a souligné M.Taama, candidat à la prochaine présidentielle.
Selon lui, pour gagner le prochain scrutin, « la solution ne réside pas dans les incantations, dans des formules creuses, mais dans le travail sur le terrain ».
« Et ce travail sur le terrain, je pense que nous ne l’avons pas suffisamment fait. Moi j’ai parcouru ces derniers jours, 140 villages en deux semaines. Honnêtement, dans la région des Savanes, les populations sont confrontées à deux problèmes : l’accès à l’eau potable et l’accès aux soins de santé », a-t-il poursuivi.
« Je crois que quand vous avez des populations aussi pauvres, aussi miséreuses, retournez vers elles, mobilisons-les, sensibilisons-les et faisons comme le Sénégal. C’est ça la solution », a souligné M.Taama.
« Nous ne devons pas continuer à faire des pratiques qui n’ont apporté aucun résultat. Il faut qu’on change », a braillé le président du NET.
Précisons que M.Taama vient d’une tournée dans le +Togo profond+, périple ponctué de portes à portes et de sensibilisation dans des hameaux, des marchés, de petites places publiques de distraction, des gares routières etc….
Rappelons que le parti au pouvoir et l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, le principal parti de l’opposition) sont à couteaux tirés sur une proposition de loi portant réformes politiques. Les discussions sont bloquées depuis quelques jours à la commission des lois, les deux camps étant très tranchés sur la disposition relative à la limitation du mandat présidentiel (10 ans au plus). Dans l’actuelle constitution, le mandat n’est pas limité.
Pour les députés de l’ANC, le texte prendra immédiatement effet, une fois adoptée. Exigence qui vise le président Faure Gnassingbé élu en 2005 et réélu en 2010. Ce qui n’est pas du goût des députés du parti au pouvoir pour qui, le compteur doit être remis à zéro, après le vote du texte. FIN
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Junior AUREL
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