M. Evalo Wiyao, nommé récemment +Premier rapporteur du Haut Commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale+ a brillamment présenté et soutenu ce vendredi à l’auditorium de l’Université de Lomé, sa thèse unique de doctorat sur le thème : « Construction du Togo et problématique d’union et de réconciliation ». Il s’agit de cinq années de recherches, sous la direction du Professeur titulaire des Universités Kodjona Kadanga.
Outre la présentation de ce document de 686 pages, l’impétrant a également séduit l’assistance dans les réponses aux différentes questions du jury présidée par Mme Scholastique Dianzinga.
Pour ses recherches qui porte sur la période 1884-2009, le jury l’a jugé digne du grade de Docteur es-lettres et sciences humaines, option histoire contemporaine et lui a décerné la mention « très honorable avec félicitations du Jury ».
La problématique centrale à laquelle son étude tente d’apporter de réponses est de savoir si la nouvelle orientation politique poursuivie par tous les régimes qui se sont succédé au Togo depuis 1963 fut dictée par le souci de la construction de l’unité nationale notamment par une politique de rapprochement et d’intégration de la multitude des peuples de ce territoire ou fut-elle le fruit d’un choix politicien et partisan.
Le document comporte trois grandes parties : « Les causes profondes de l’ébauche d’une politique d’union et de réconciliation au Togo : 1884-1963 », « Politique d’union et de réconciliation et poussée démocratique: 1963-1990 » et « La politique d’union et de réconciliation dans l’Etat de droit naissant : 1990-2009 ».
Selon M.Wiyao, la politique d’union et de réconciliation initiée après le 13 janvier 1963 était une exigence du moment, marquée par de profondes « déchirures » au sein des Togolais.
« Certes, toutes les actions menées sous Nicolas Grunitzky étaient loin de faire l’unanimité. Certes, les querelles qui l’opposèrent au vice-président Antoine Méatchi ont pris le pas sur les exigences d’unité et de réconciliation. Mais, la fin des violences et le retour de la paix civile, prélude à l’instauration d’un climat apaisé était une réalité qui contrastait avec la situation antérieure », a-t-il souligné.
« Cependant, ce calme politique relatif ne saurait être confondu à une atmosphère de réconciliation. Sous le général Eyadéma, la politique d’union et de réconciliation formulée dans le cadre de la pensée unique, avait pris à bien des égards, les allures du culte de la personnalité et conduit à une série de dérapages (…) de 1990 à 2005, la politique d’union et de réconciliation sous Gnassingbé Eyadéma a marqué le pas, gangrenée par les ressentiments et les frustrations né de la CNS et de la transition », a-t-il poursuivi.
A en croire M.Wiyao, depuis 2005, Faure Gnassingbé a entreprit dans le sillage de la conquête du pouvoir et après son élection, de relancer le processus de réconciliation : « dans le nouveau contexte caractérisé par un meilleur encrage de l’Etat droit, le chef de l’Etat fit des recommandations de la Commission vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), son principal levier pour la promotion de la réconciliation ».
« Mais l’étendue des recommandations de la CVJR et les difficultés qu’éprouvent les acteurs togolais dans l’application de certains pans desdites recommandations indiquent tout simplement que le chemin devant conduire à l’unité effective des Togolais reste encore long, malgré les succès engrangés depuis 2005 », a conclu M.Wiyao qui a dédié sa recherche au feu général Eyadéma.
Pour la présidente du jury, l’impétrant a présenté un « travail de qualité ». « L’impétrant a fourni beaucoup d’efforts pour arriver à traiter un sujet qui n’est pas facile. De 1884 à 2009, il est arrivé à des résultats très appréciables », a apprécié Mme Scholastique Dianzinga qui a toutefois révélé quelques manquements au travail abattu par M.Wiyao.
Comme manquements relevés: le nombre très peu des personnes interrogées (35 personnes sont 3 femmes), une conclusion pas assez synthétique, la taille du document etc…
Rappelons que M.Wiyao fut également l’attaché de presse à la présidence de la république notamment sous le régime du feu général Eyadéma pendant des années. FIN
En Photo: M.Evalo Wiyao, lors de la soutenance
Junior AUREL
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