Le chef de l’Etat béninois Boni Yayi a annoncé, ce week-end au stade de l’amitié de Cotonou, la mise en place des ressources additionnelles de 15 milliards de francs CFA pour appuyer le programme de microcrédit aux plus pauvres en république du Bénin.
« J’ai décidé de mettre en place 15 milliards de francs CFA pour vous soutenir », a déclaré Boni Yayi devant les femmes bénéficiaires de ce programme au Bénin, lors d’une cérémonie de présentation de vœux du nouvel An.
Selon-lui, l’initiative du gouvernement d’apporter des ressources supplémentaires vient répondre à la doléance de Jean Panti, directeur général du Fonds national de micro-finance (FNM) qui indique que près de 378.000 nouvelles demandes de financement n’ont pas pu être satisfaites durant l’année écoulée.
« Du 1er janvier au 31 décembre, les demandes exprimées se chiffrent à 26 milliards 654 millions FCFA, pendant que les ressources mises à la disposition s’élèvent à 10 milliards. Du coup, près 378.000 dossiers constitués ne sont pas satisfaits. C’est cela qui entraîne parfois des plaintes », a-t-il précisé.
A en croire le président de la République, les 15 milliards de francs CFA devraient permettre de couvrir l’ensemble des demandes, grâce au système de revolving et constituent de nouvelles ressources pour impacter environ 200.000 dossiers.
Pour donner la chance à toutes les femmes en quête de microcrédit, Boni Yayi a invité les bénéficiaires à rembourser les crédits dans les délais.
« La question du partage, de la création de richesse, d’une croissance de qualité et inclusive me hante. J’accorde du prix à ce programme, car c’est un programme qui nourrit la démocratie et tue la misère. Je vous invite à bien le gérer, à travailler pour assurer sa pérennité », insiste-t-il.
Pour l’instant, le chef de l’Etat décerne un satisfecit à la gouvernance de l’activité et la solvabilité des bénéficiaires, d’autant qu’en huit années d’exercice, le taux cumulé d’impayés au niveau du programme de microcrédits aux plus pauvres est de 20%.
Pour Marie-Laurence Sranon, ministre en charge de la Micro finance, les innovations introduites l’année dernière ont permis au programme de franchir un cap dans la minimisation des risques et l’autonomisation des femmes.
Ces innovations concernent notamment l’augmentation du montant initial de 30.000 à 50.000 F CFA et de 50.000 à 100.000 F CFA pour les renouvellements ainsi que l’introduction de la micro-assurance vie.
« Le microcrédit s’est imposé comme une action de haute portée sociale. La version améliorée de ce programme a donné un espoir à de milliers de bénéficiaires. En introduisant la micro-assurance, le programme a été sauvé des impayés », a-t-elle précisé.
Mieux, le programme a également renforcé les capacités des femmes en matière de gestion de portefeuille et mis en place des cours d’alphabétisation, grâce au soutien financier de la Banque islamique de développement (BID). FIN
En Photo: Boni Yayi (au milieu) lors de la cérémonie
De Cotonou, Sènankpon Pérez LEKOTAN/Rédaction
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