Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a affiché jeudi sa volonté d’opérer les réformes politiques au Togo, mais sur la base d’un « consensus national », a indiqué vendredi Jean Kissi, secrétaire national du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, opposition), sur la radio Victoire Fm.
Le président togolais s’est entretenu jeudi à la présidence de la République avec certains responsables de partis politiques (pouvoir et opposition) dont ceux du CAR, en marge de la cérémonie traditionnelle de vœux du nouvel An.
Les partis regroupés au sein du Combat pour l’Alternance Politique (CAP 2015, soutenant Jean Pierre Fabre à la présidentielle de 2015) n’ont pas répondu à l’invitation du chef de l’Etat.
Principal sujet au menu de cet entretien : les réformes politiques, sujet qui divise depuis plusieurs mois parti au pouvoir et opposition.
Selon Jean Kissi — qui faisait partie de la délégation du CAR — le chef de l’Etat a affiché sa volonté d’opérer les réformes contrairement aux intentions qui lui sont prêtées. Mais, pour le président de la République, ces réformes doivent être opérées sur la base d’un « consensus national ».
« Chacun doit donner quelque chose et aussi lâcher quelque chose. Aucun camp ne peut vouloir tout obtenir », a insisté Faure Gnassingbé, selon M.Kissi
Pour ce dernier, le chef de l’Etat a aussi « interpellé » la classe politique, l’invitant à prendre ses « responsabilités ».
« Faure Gnassingbé a donné l’impression qu’il est vivement préoccupé par les réformes. Il n’a pas seulement effleuré les réformes politiques. Il a même débordé un peu sur les réformes économiques et sociales », a précisé M.Kissi.
« Alors, si on doit se baser sur ce qu’il a dit hier, il doit normalement donner des instructions qu’il faut pour que les réformes politique se fassent », a-t-il souligné, accusant habillement au passage M.Jean Pierre Fabre de bloquer ces réformes.
« Le chef de ceux qui sont dans la rue aujourd’hui, est celui qui a manœuvré pour bloquer les réformes, pour qu’elles ne soient pas faites à temps. Soyons sincères », a-t-il martelé.
Rappelons que l’opposition et le parti au pouvoir sont à couteaux tirés depuis quelques mois sur les réformes, notamment sur la limitation du mandat présidentiel. Dans l’actuelle constitution, le mandat n’est pas limité.
L’opposition tentent de barrer la route au président Faure Gnassingbé pour un troisième mandat.
Un projet de loi portant réformes constitutionnelles et institutionnelles introduit par le gouvernement, avait été rejeté le 30 juin dernier par les députés du parti au pouvoir, majoritaire à l’Assemblée nationale faute de « consensus » sur l’application de la disposition relative à la limitation mandat présidentiel (5 ans x 2). Pour l’opposition parlementaire, la nouvelle disposition, une fois adoptée, prendra « effet immédiatement ».
Une exigence qui vise le président Faure Gnassingbé. Ce qui n’est pas du goût des députés du parti au pouvoir, qui ont simplement rejeté tout le texte en bloc. FIN
Junior AUREL
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