Le secrétaire général de l’ONU Ban ki-moon est attendu jeudi en Afrique de l’Ouest pour une tournée des pays les plus touchés par Ebola, la première de ce niveau depuis le début de l’épidémie.
Accompagné par la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan et par le coordinateur de l’ONU pour la lutte contre l’épidémie, le Dr David Nabarro, il fera d’abord étape au Ghana, où est basée la Mission de l’ONU pour la lutte contre Ebola (UNMEER), a indiqué la présidence ghanéenne dans un communiqué.
Il y retrouvera le chef de l’UNMEER Anthony Banbury, qui accompagnera la délégation dans les trois pays les plus touchés, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, ainsi qu’au Mali, le dernier atteint par le virus.
L’épidémie en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du sud de la Guinée, a fait au fait moins 6.915 morts sur 18.603 cas recensés, dont plus de 99% dans ces trois premiers pays, selon le dernier bilan de l’OMS arrêté au 14 décembre.
Le nombre de morts continue à être sous-évalué, selon l’OMS, qui estime à 70% le taux de mortalité réel dans ces trois pays.
Au Liberia, le pays qui compte le plus grand nombre de morts (3.290), le secrétaire général, qui a expliqué vouloir « se rendre compte par lui-même » de la situation, pourra constater les progrès, le nombre de nouveaux cas étant en nette décrue.
« La stratégie de lutte contre Ebola fonctionne et nous commençons à voir des améliorations », a souligné M. Ban avant son départ de New York, déplorant néanmoins un « manque de personnel et de ressources ».
– Fêtes de fin d’année interdites –
En Sierra Leone, le pays le plus touché en nombre de cas (plus de 8.500) et celui où la transmission reste la plus intense, les autorités ont lancé mercredi une campagne de porte-à-porte dans l’Ouest, la région la plus affectée, qui comprend la capitale, Freetown.
Des centaines de personnels et d’auxiliaires de santé se sont déployés peu après le lancement officiel de l’opération, qui durera jusqu’à la fin de l’année, par le président Ernest Bai Koroma dans une allocution annonçant de nouvelles restrictions de déplacement pendant les fêtes.
Dans cette région, des moyens supplémentaires ont été prévus en nombre de lits, en capacités des laboratoires de diagnostic et pour les ambulanciers, afin de « briser les chaînes de transmission », selon l’OMS.
« Les chrétiens qui se rendront à l’église pour la messe de Noël y seront autorisés mais devront rentrer chez eux dès la fin de l’office et poursuivre les célébrations en famille », a annoncé M. Koroma, précisant que pour le Nouvel An, toute festivité, « y compris les offices religieux et les sorties », serait interdite.
Bien que la Sierra Leone soit majoritairement musulmane, la période de Noël et du Nouvel An y est habituellement l’occasion d’importants mouvements de population et de rassemblements, sans distinction de religion, comme ailleurs en Afrique.
« Tous les rassemblements publics sont interdits, et cela inclut toutes les activités publiques autour des restaurants, boîtes de nuit et zones de plage dans la région de l’Ouest », a poursuivi M. Koroma, rappelant que l’état d’urgence, décrété le 31 juillet, demeurait en vigueur.
En Guinée voisine, également à forte majorité musulmane, le gouverneur de la capitale, Conakry, a décrété mardi l’interdiction des fêtes de fin d’année, invoquant le « respect de l’urgence sanitaire ».
Dans ce pays, la propagation est fluctuante depuis septembre, selon l’OMS, qui ne constate « pas de tendance claire à la hausse ou à la baisse ».
Au Mali enfin, M. Ban rencontrera les acteurs qui ont permis l’endiguement de la vague de contaminations déclenchée par un malade venu de Guinée voisine, mais le pays ne sera officiellement déclaré exempt du virus qu’en janvier.
SOURCE : AFP