Le directeur et fondateur du bihebdomadaire satirique et d’investigation ivoirien « l’Éléphant déchaîné » a annoncé dimanche avoir déposé une plainte pour une « tentative d’assassinat » dont il s’estime victime, pendant qu’il se rendait à pied à son journal.
« Je marchais vendredi en bordure de route avec des écouteurs sur les oreilles, quand j’ai senti une présence dans mon dos. Je me suis alors rendu compte qu’il y avait une voiture juste derrière moi. J’ai à peine eu le temps de sauter pour l’éviter », a raconté Antoine Assalé Tiémoko à l’AFP.
« J’ai d’abord cru que c’était un chauffard qui avait fait une fausse manœuvre. Mais quand j’ai vu la voiture faire demi-tour, je suis parti me réfugier derrière un véhicule. Ils se sont à nouveau approchés de moi, mais sont repartis sans rien pouvoir faire », a-t-il poursuivi.
Aucun témoin des faits n’a pu être joint, l’incident s’étant produit vendredi à 6H00 du matin, quand les passants sont rares à Abidjan.
M. Tiémoko, qui s’est légèrement blessé aux poignets et à une cheville en sautant pour éviter le véhicule, a expliqué avoir pu noter le numéro d’immatriculation du véhicule, un 4X4, mentionné dans sa plainte déposée pour « tentative d’assassinat ».
« C’est la cinquième plainte que je dépose depuis que j’ai créé le journal. Les précédentes, qui n’ont pas abouti, étaient liées à des menaces de mort, des intimidations par mail, téléphone ou SMS. Mais, là, ça devient vraiment inquiétant », a-t-il regretté.
« On reçoit des menaces pratiquement tous les jours », a-t-il ajouté, tout en indiquant « ne pas savoir » qui est le commanditaire de cette « tentative d’assassinat » car son journal « travaille sur beaucoup d’affaires possibles ».
Créé il y a trois ans, l’Éléphant déchaîné, qui paraît deux fois par semaine, s’est rapidement fait une place à part dans le paysage médiatique ivoirien, mêlant révélations sur des scandales financiers et caricatures mordantes, sur le modèle de l’hebdomadaire français Le Canard enchaîné.
Le bihebdomadaire frappe indistinctement majorité et opposition, magistrats et justiciables, Ivoiriens ou étrangers au long de ses éditions. FIN
SOURCE : AFP
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