Plusieurs milliers de béninois ont battu le pavé ce jeudi à Cotonou : les uns pour exiger la tenue des élections municipales et les autres pour soutenir le chef de l’État Yayi Boni, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News sur place.
Annoncé à grand renfort médiatique, l’appel des leaders de l’opposition a reçu un écho favorable de la population comme cela a été le cas mercredi à Porto-Novo (environ 30 km à l’est de Cotonou), la capitale du Bénin. Partis de la place Lénine à Cotonou, la foule a eu comme point de chute la place de l’étoile rouge de Cotonou.
Sous un soleil ardent, hommes, femmes, jeunes et vieux sont massivement sortis pour exiger du gouvernement de Boni Yayi, des élections municipales.
Dans les rangs, on notait la présence des présidents des partis de l’opposition notamment le président de l’Union fait la nation (UN), Bruno Amoussou, le président de la Renaissance du bénin (RB), Léhady Soglo, le président Abdoulaye Bio Tchané, et Me Djogbénou de la Plateforme.
Une fois à la place historique de l’étoile rouge, les organisateurs de ladite marche se sont prononcés devant cette foule immense. « L’agenda électoral annoncé par le gouvernement et son chef n’a émoussé nos ardeurs. Malgré mon âge avancé, je suis sortie pour exprimer à Boni Yayi, mon mécontentement. Il va le payer cher aux peuples béninois…’’ a lancé la doyenne de l’Assemblée nationale Rosine Soglo. Très critique vis-à-vis du pouvoir en place, le syndicaliste Pascal Todjinou a adressé à ses camarades: « … Il faut que Yayi Boni nous laisse notre liberté, notre démocratie… ».
Le président de la Renaissance du Bénin abonde dans le même sens et affirme : « Nous constatons aujourd’hui que la démocratie et les actes de droit sont sérieusement menacés dans le pays ».
De l’autre côté, les partisans du président Boni ont également sillonné certaines rues de la ville, glorifiant les actions du gouvernement. « Le Burkina n’est pas le Bénin », lancent au milieu de la foule, un groupe de jeunes.
L’opposition béninoise prête l’intention au président béninois de changer la constitution pour briguer un troisième mandat.
« Ce qui s’est passé au Burkina ne se reproduira pas chez nous. Au Bénin, nous respectons bien les règles démocratiques », a martelé le Rachidi Gbadamassi.
« …Moi, j’ai fini, oubliez-moi, Yayi Boni n’est pas éternel », avait déclaré vendredi dernier le chef de l’État béninois Boni Yayi, lors du dialogue boycotté par l’opposition.
« Nous n’avons pas attendu Dakar avant d’annoncer notre départ du pouvoir en 2016. Nous l’avons dit et répété devant le Pape, à la Maison Blanche, à l’Elysée, à l’Union Africaine…, faites-moi confiance », avait souligné le président béninois. FIN
En Photo: Des partisans de l’opposition dans les rues ce jeudi à Cotonou
De Cotonou, Sènankpon Pérez LEKOTAN / Lucia Fèmi SIMON
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