La candidature du président Faure Gnassingbé à la présidentielle de 2015 est « comme un morceau de viande jeté aux chiens et ils se bagarrent autour », a estimé mercredi Nagbandja Kampatibe, président d’honneur de l’Alliance des Démocrates pour un Développement Intégral (ADDI, opposition).
« La candidature de Faure Gnassingbé est comme un morceau de viande jeté aux chiens et ils se bagarrent autour, alors qu’il y a autre chose à faire. Il faut complètement dissocier les réformes politiques de la candidature de Faure Gnassingbé », a déclaré sur radio Victoire Fm, M.Kampatibe, également Conseiller du président de l’ADDI.
Elu en 2005, le président Faure Gnassingbé a été réélu lors de la présidentielle de 2010. Depuis quelques mois, l’opposition tente de lui barrer la route pour un troisième mandat.
Un projet de loi portant réformes constitutionnelles et institutionnelles introduit par le gouvernement, avait été rejeté le 30 juin dernier par les députés du parti au pouvoir, majoritaire à l’Assemblée nationale faute de « consensus » sur l’application de la disposition relative à la limitation mandat présidentiel (5 ans x 2). Pour l’opposition parlementaire, la nouvelle disposition, une fois adoptée, prendra « effet immédiatement ».
Une exigence qui vise le président Faure Gnassingbé. Ce qui n’est pas du goût des députés du parti au pouvoir, qui ont simplement rejeté tout le texte en bloc.
Depuis lors, le débat autour de la candidature de Faure Gnassingbé est devenu le principal sujet qui agite la classe politique : manifestations de rues par-ci et meetings par-là.
« Le projet de texte que nous avons introduit, ne contient aucune disposition discriminatoire. C’est plutôt la partie adverse qui exige qu’on insère quelque chose qui va permettre à quelqu’un de se présenter à la présidentielle de 2015. Il n’y a aucun endroit du texte où nous avons mis que quelqu’un ne doit pas se présenter ou doit se présenter à une élection », a souligné Nagbandja Kampatibe, ajoutant que le parti au pouvoir « cache mal » son « jeu ».
« L’intention réelle du parti au pouvoir, c’est de ne pas faire les réformes (…). La question de rétroactivité est un faux débat. Nous avons simplement dit qu’une loi s’applique immédiatement, une fois qu’elle est votée. Il reviendra à la Cour constitutionnelle de connaître de son interprétation », a-t-il précisé.
Junior AUREL
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