La journée internationale pour l’élimination de la violence contre la femme et la fille a été commémorée ce mardi à Lomé à travers l’inauguration du centre « Dzifa », le premier centre d’assistance médical gratuit aux femmes et filles victimes de violences, a constaté une journaliste de Savoir News.
La cérémonie d’inauguration de ce centre a été présidée par M. Stanislas Bileba secrétaire général du ministère de l’action sociale en présence de Mme Lonlonko Gbadégbégnon, secrétaire générale du GF2D et de M. Moise Fiadjoé directeur générale de la clinique privée BIASA.
De l’an 2000 à ce jour, neuf centres d’écoute et de conseil ont été mis en place sur toute l’étendue du territoire pour permettre aux femmes et filles victimes de violences de dénoncer d’une part les auteurs de ces actes, mais aussi de recevoir l’aide psychosociale nécessaire pour aller de l’avant.
Ces centres constituent des cadres où les règles de droits et les pratiques juridiques sont mises à la disposition de la population par le biais d’informations, de conseils, de règlements à l’amiable des conflits conformément aux lois togolaises.
Ces centres reçoivent en moyenne 1.500 cas de violences : 26% de violences physiques, sexuelles et psychologiques dont 2,28% relèvent des questions pénales. Force est de constater que ces victimes ne bénéficient pas de l’assistance médicale nécessaire, faute de moyens.
Initié par le Groupe de réflexion et d’action, Femmes, Démocratie et Développement (GF2D) en collaboration avec la fondation Robert Fiadjoé et l’Entité des Nations Unies pour l’Egalité des Sexes et l’Autonomisation des Femmes (ONU Femmes), le centre « Dzifa » s’est assigné cette mission de prise en charge médicale gratuite des femmes et filles victimes de violence.
« Le centre Dzifa va compléter le travail que nous faisons dans nos centres d’écoute des violences faites aux femmes et aux filles. Le centre Dzifa s’engage à donner gratuitement ces soins par le personnel médical de la clinique BIASA. Une autre mission de ce centre, est d’appuyer les campagnes de sensibilisation sur les violences basées sur le genre car pour manque d’informations, plusieurs personnes continuent à violenter les femmes », a précisé Mme Epiphanie Eklu-Koevanu coordonnatrice du GF2D.
Souvent, l’accompagnement juridique de ces victimes nécessite la délivrance d’un certificat médical, pièce maîtresse de la procédure judiciaire. Le centre Dzifa délivrera également à ces victimes, ce certificat en vue d’une meilleure prise en charge juridique et des sanctions à l’endroit des auteurs des faits.
Le centre « Dzifa » sera également chargé de la formation des professionnels de santé sur les violences basées sur le genre ainsi que le soutien durant les différentes campagnes de sensibilisation.
« Notre clinique s’est toujours débattue pour la cause des femmes et ce projet nous permettra de venir encore davantage en aide aux femmes », souligné M. Fiadjoé.
Au Togo, plusieurs formes de violences ont été relevées. 91% de ces violences sont psycho morales, 34% économiques, 41% physiques, 33% sexuelles, 20% institutionnalisée et les mutilations génitales 6,9%, selon une étude réalisée en 2010 par le ministère de l’action sociale. FIN
Chrystelle MENSAH
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