La fièvre hémorragique à virus Ebola qui sévit depuis le début de l’année dans certains pays de la sous-région ouest-africaine a déjà 5.177 morts, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié vendredi.
Selon Togbui Gnagblondjro III, président de la Confédération nationale des prêtres vaudou du Togo, le virus Ebola « n’est pas une maladie naturelle, ce sont des sorts qui nous sont jetés ».
« C’est une maladie que nous avons-nous-mêmes les hommes provoquée. On ne respecte plus les interdits (…) », a souligné le +patron+ des prêtres vaudou dans une interview à nos confrères de Radio Lomé.
Question : Quelle appréciation faites-vous de la fièvre hémorragique à virus Ebola ?
Réponse:<
/strong> Au niveau de la religion traditionnelle, nous avons fait des consultations. Et ce qui ressort, c’est que le virus Ebola n’est pas une maladie naturelle, ce sont des sorts qui nous sont jetés. C’est une maladie que nous avons-nous-mêmes les hommes provoquée. On ne respecte plus les interdits. On ne respecte plus nos réalités, raison pour laquelle les morts d’Ebola sont classés parmi ceux qui sont morts +Egou ku+.Et quand quelqu’un est mort de +Egou+, ce n’est plus la famille qui l’enterre. Ce sont des spécialistes qui s’occupent de son enterrement.
Q : Vous disiez tantôt que c’est le non-respect des interdits qui a entraîné Ebola. Mais la médecine conventionnelle nous instruit que c’est la consommation des animaux sauvages tels que les chauves-souris, les singes etc… qui infectent l’homme. Raison pour laquelle, nous devons tous éviter la consommation de leur viande. Alors menez-vous des campagnes de sensibilisation?
R : Nous sensibilisons nos adeptes sur la maladie. Nous répétons chaque fois aux prêtres traditionnels qu’ils ne peuvent pas guérir Ebola. Nous leur disons ceci : lorsque vous voyez que la personne a de la fièvre, qu’elle tousse et qu’elle vomit du sang, appelez immédiatement le 111 ou les spécialistes de la médecine conventionnelle.
On ne peut pas consulter les oracles pour qu’ils nous disent si on peut traiter la maladie.
Nous sommes sérieux : c’est seulement la médecine conventionnelle qui peut traiter cette maladie. Alors, ce n’est plus un problème de vaudou.
Q : Quelles sont les autres formes de sensibilisation que vous menez ?
R : Chaque fois que nous allons à des cérémonies traditionnelles, nous prenons au moins 30 minutes — avec des affiches à l’appui — pour sensibiliser les prêtres vaudou et les adeptes vaudou sur la maladie.
Q : Et dans les couvents, qu’est-ce que vous leur dites réellement ?
R : Nous leur disons de prendre les dispositions nécessaires, afin que les gens ne soient pas contaminés.
Q : Est-ce que Ebola est vraiment un danger pour un adepte de vaudou, puisque vous êtes protégés d’une manière ou d’une autre?
R : Nous ne sommes pas plus protégés que les médecins qui attrapent Ebola et meurent, malgré leurs habits de protection. Nous pouvons aussi être facilement atteints par Ebola. Un prêtre vaudou qui estime qu’Ebola ne peut pas venir chez lui, se trompe. Il faut plutôt faire attention et suivre les règles d’hygiène. FIN
Interview transcrite par Edem Etonam EKUE
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