Le Togo peut tirer des « leçons » de la situation qui prévaut au Burkina Faso, a affirmé ce jeudi sur Rfi, Me Yawovi Agboyibo, le président d’honneur du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, opposition).
Le 31 octobre dernier, l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré a été chassé par la rue, après avoir tenté de modifier la constitution pour briguer un nouveau mandat en novembre 2015.
« Il ne faut pas surestimer les qualités et les atouts personnels dans la gestion d’un pays. J’ai eu à côtoyer le président Blaise. J’avoue que c’est un homme de grande qualité. Il a surestimé les limites de ses qualités personnelles.
Après tant d’années passées à la tête de l’Etat burkinabè, ce n’était pas sain que le président Blaise ait cherché à manipuler la constitution pour pouvoir rester », a déclaré Me Agboyibo.
Selon lui, la situation au Burkina Faso « est incontestablement une bonne nouvelle pour tous les togolais, parce qu’il faut quand même que la République ait une raison d’être (…) ».
« Nécessairement, on peut en tirer des leçons au Togo, parce que si on essaie de regarder de près les causes, elles sont là : il y a la question de la longévité au pouvoir, mais il y a surtout la question de la manière de gouverner les richesses nationales de façon à ce que toutes les couches puissent en jouir au même titre », a souligné le président d’honneur du CAR, très amer.
Au Togo, le mandat n’est pas limité. Un projet de loi introduit par le gouvernement et comportant certaines réformes politiques a été rejeté le 30 juin dernier par les députés du parti au pouvoir, faute de consensus entre les députés de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition sur la question de la limitation de mandat.
Pour l’opposition parlementaire, la nouvelle disposition, une fois adoptée, prendra « effet immédiatement ». Une exigence qui vise le président Faure Gnassingbé élu en 2005 et réélu en 2010.
A en croire Me Agboyibo, la limitation du mandat présidentiel « n’est pas une question de texte, mais une question de besoin ».
« Que ce soit au Burkina ou au Togo, la nécessité de limiter le mandat s’impose partout. Dans toutes les couches sociales, tout le monde s’attend à ce qu’on tire les conséquences de ce qui s’est passé au Burkina pour procéder aux réformes », a précisé Me Agboyibo. FIN
Junior AUREL
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