Faure Gnassingbé: « La piraterie en mer constitue une menace grandissante pour les pays à façade maritime et pour le monde entier »

« La piraterie en mer constitue une menace grandissante pour les pays à façade maritime et pour le monde entier », a affirmé ce jeudi à Lomé, le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, appelant à une action « énergique et de manière concertée ».

Le président togolais a fait cette déclaration lors de la première réunion du Haut conseil pour la mer, structure mise en place pour lutter efficacement contre la piraterie maritime dans les eaux togolaises et celles du Golfe de Guinée.

Créé cette année, le Haut conseil pour la mer est présidé par le chef de l’Etat.

Selon le chef de l’Etat togolais, la piraterie en mer « constitue une menace grandissante pour les pays à façade maritime et pour le monde entier ».

« Si nous n’agissons pas énergiquement et de manière concertée, la multiplication des attaques telle qu’elle est reportée par l’Organisation Maritime Internationale (OMI) assombrirait la réputation de nos côtes et porterait à nos économies un dur coup », a-t-il souligné.

A en croire le chef de l’Etat, la refondation de l’armée Togolaise dont le but ultime est de la rendre plus efficace face à l’éclosion de nouvelles menaces, entraîne celle d’autres secteurs connexes comme le secteur maritime.

« Seule une approche globale impliquant l’ensemble des acteurs, tant de l’armée nationale à travers la gendarmerie, le corps de la marine nationale et de l’armée de l’air, pour les besoins d’intervention aérienne dans l’espace maritime, que des administrations publiques et privées pour les questions de sécurité et de sûreté maritime ouvre la voie à une réponse énergique et adaptée », a-t-il indiqué.

La meilleure façon de rendre notre côte plus sûre, au-delà de la qualité attractive de notre port qui est le seul en eaux profondes de la sous région, est de veiller à sa sécurité et sa protection par une réaction rapide aux agressions de pirates et autres actes illicites perpétrés par des réseaux de criminels contre les navires en mer, de maîtriser tout risque lié à la pollution de nos eaux par les hydrocarbures et autres sources polluantes, en cas d’accident ou de sinistre en mer.

« Nous devons nous donner les moyens d’être en situation de mutualiser les moyens de sécurité et de sûreté en mer, mis à la disposition des différentes administrations et corps par l’Etat, dans l’optique d’une approche nationale, sous régionale et mondiale ».

La piraterie maritime a pris des proportions inquiétantes dans le Golfe de Guinée.

Selon les récentes statistiques du Bureau International Maritime (IBM), les attaques attribuées à des pirates à travers le monde sont passées de 439 à 297 en 2011.

La chute est particulièrement spectaculaire sur les côtes somaliennes. En 2012, elles sont passées de 160 à 49 sur des navires croisant en mer.

En revanche, le phénomène prend de l’ampleur en Afrique de l’Ouest. Plus de 40 attaques ont eu lieu en Afrique de l’Ouest lors des neuf premiers mois de 2013 et 7 bateaux y ont été pris en otage sur un total de 10 dans le monde, affichent les chiffres de l’IBM. Fin juillet 2013, la gendarmerie togolaise a son côté, mis la main sur neuf pirates, auteurs d’une attaque d’un tanker au large des côtes togolaises.

Le Comité des chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) avait décidé en août 2013, de jeter les bases pour la mise en place d’un « Centre de coordination maritime », regroupant les Etats membres de la zone E : Bénin, Niger, Nigeria et Togo.

« Les 24 et 25 juin 2014, le sommet des chefs d’Etat d’Afrique Centrale et de l’Ouest, a décidé la signature d’un mémorandum d’entente entre les deux régions de l’Afrique pour lutter contre les crimes et tous autres actes illicites perpétrés en mer dans le Golfe de Guinée. Toutes ces initiatives visent à une meilleure sécurisation du golfe de Guinée en général et de nos Etats en particulier », a indiqué Faure Gnassingbé.

Précisons que le Togo se prépare à abriter en octobre 2015, un sommet de l’Union africaine sur la piraterie maritime. FIN

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Edem Etonam EKUE

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