Le poète togolais Ananivi Hosé Koudouovoh surnommé le « Roi du sonnet » a présenté samedi à Lomé, quatre nouveaux recueils de poésies édités en version audiovisuelles et papier. Devant des universitaires, des étudiants en Lettres et une centaine d’amoureux des vers, M. Koudouovoh a livré son 522eme sonnet.
Ayant habitué ses lecteurs à son style empreint de provocation, de blâme, de jugement voire de condamnation, Koudouovoh surprend plus d’un par le caractère louangeur, élogieux de ses nouveaux publications dont les titres à eux seuls laissent spontanément penser à un changement de cap.
Toutefois avertit son présentateur, « il ne s’agit là que d’un jugement hâtif, voire un mépris de la mission sacrée du poète et de la poésie : faire flamboyer l’avenir et apporter, tel un prophète, la lumière aux parois d’une caverne assombries par des contradictions d’un autre temps ».
Loin de n’être que des textes laudatifs destinés à encenser ceux qui à divers degrés de responsabilité, mettent en ébullition ici et ailleurs la scène sociopolitique de notre humanité souffrante comme pourrait le penser tout lecteur non averti, le poète précise : « Hymne pour la réconciliation est ma contribution modeste à la réconciliation au Togo. C’est un recueil de poèmes que j’ai consacré à la plupart des hommes politiques du temps présent, mais aussi à ceux du passé. J’ai fait aussi un travail de fond. J’ai réfléchi sur la problématique de la réconciliation au Togo ».
Aussi poursuit-il : « J’ai écrit « Le temps de l’Afrique » pour célébrer le berceau de l’humanité qui croupit encore dans la douleur, qui croupit encore dans les guerres civiles dans les génocides etc. Récemment, c’est le virus Ebola qui dévaste des milliers de vies humaines. Je crois que le temps de l’Afrique est arrivé. Il faut que l’Afrique joue pleinement son rôle en tant que le continent qui doit conduire le destin de l’humanité vers plus de clarté, plus de justice, doit donner de l’espérance à ses filles et à ses fils et par-delà donner l’espérance au monde entier. L’Afrique est au cœur de la destinée humaine. Dieu a appelé l’Afrique en lui donnant toutes les richesses, toutes les ressources du sol et du sous-sol. L’Afrique est là pour que le monde cesse de pleurer. L’Afrique est là pour que les africains soient renouvelés dans leur intelligence pour qu’en tant que continent de toutes les richesses, que nous en profitons et que le monde aussi en profite. Il ne faut pas que les richesses du sous-sol africain, les richesses en homme soient plutôt une malédiction pour nous. Je voudrais que l’Afrique sorte de sa léthargie et que l’Afrique joue pleinement son rôle dans le monde entier. Il y a le meilleur en chacun c’est que habituellement nous voilons ce qui est bon ».
Revenant sur ses deux recueils consacrés aux actuels chefs d’états américains et français, Koudouovoh déclare : « J’ai écrit +Hollande au zénith+ au lendemain de la victoire de la gauche aux élections présidentielles en France. Je l’ai écrit non pas pour faire simplement l’apologie de François Hollande, mais pour inviter la France à jouer son rôle en tant que promotrice des valeurs de la liberté, de l’égalité, de la fraternité. J’ai consacré le dernier recueil à Obama qui est le premier noir à briguer la magistrature suprême aux Etats-Unis. C’est pour faire en sorte qu’il soit au-dessus de la mêlé. Je crois qu’en tant que figure noire à avoir accédé à ce poste pour la première fois, Obama est une figure à célébrer. Il faut qu’il entre dans l’histoire et non dans les livres d’histoires. Je crois que le temps est venu pour qu’il joue pleinement son rôle ».
Ananivi Hosé Koudouovoh est né le 31 janvier 1974 à Lomé. Champion du Togo aux jeux de lettres de 1992 à 1997, il est actuellement doctorant en langues, littératures et civilisation française à l’université de Nice (France). Il vient de faire paraître huit recueils de poèmes. Une dizaine d’autres déjà écrits sont annoncés pour les jours à venir. FIN
Sosthène Houmey-Hakeh
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