Un programme national de lutte contre le VIH/Sida en milieu de prostitution, document élaboré pour la période 2014-2018, a été soumis ce mardi à validation lors d’un atelier à Lomé, a constaté une journaliste de Savoir News.
L’ouverture des travaux a été présidée par le secrétaire général du ministère de l’action social M. Biléba N’mébib, en présence du coordonnateur du Conseil National de Lutte contre le SIDA et les IST (CNLS/IST) Prof Vincent Pitche. La représentante de l’ONUSIDA Dr Angèle Maboudou, était aussi présente.
Pendant deux jours, quelque 70 participants dont des autorités administratives et politiques, des partenaires au développement, des représentants d’organisations non gouvernementales, ainsi qu’une délégation de professionnelles de sexe (PS) vont plancher sur les grandes lignes de ce document.
Ils doivent également se prononcer sur le titre du programme et sa période d’exécution.
Trois principaux axes composent ce programme qui tient compte des besoins et aspirations des professionnelles de sexe, de leurs clients et de leurs partenaires sexuelles.
Le premier axe est relatif au renforcement de la prévention de l’infection au VIH/SIDA et aux IST. Depuis novembre 2008, la gratuité des antirétroviraux a participé à une large mesure, à la baisse du taux de décès lié au SIDA au Togo.
Pour le second axe, il s’agira d’intensifier la prise en charge globale des +séropositifs+ qui arrivent toujours difficilement à être acceptés au sein de la société. Le tout dernier axe constitue le renforcement de la gouvernance.
Il tient également compte de certains éléments caractéristiques du secteur tels que le nombre grandissant des PS, le caractère clandestin et mobile d’une frange de la cible, les facteurs explicatifs de ce caractère clandestins, la présence de mineures dans le secteur et leur vulnérabilité face au VIH.
La prévalence de cette maladie reste élevée au sein du groupe des professionnelles de sexe, passant de 29,5% en 2005 à 13,1% en 2011.
La cartographie des sites de prostitution indique un nombre grandissant des professionnels de sexes qui est passé de 6.000 en 2005 à 8.000 en 2010 avec plus de 75% de clandestines. Au cours d’une enquête sérocomportementale réalisée en 2011, 17% des PS ont déclaré avoir eu leur premier rapport sexuel avant l’âge de 15 ans.
Plusieurs défis restent donc encore à relever au Togo dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA, a souligné M. N’mébib.
« Devant ces défis aussi variés que complexes, aucun acteur ne doit rester indifférent. Chacun en ce qui le concerne et ensemble nous devons apporter notre contribution à la riposte au VIH et au SIDA dans notre pays », a-t-il précisé.
Pour leur part, les PS espèrent que ce programme permettra de réduire la transmission du VIH dans ce secteur.
« La validation de ce document est une bonne chose pour nous, parce que très souvent les gens disent que c’est nous qui transmettons le plus le VIH/SIDA. Mais au faite, c’est nous qui les protégeons le plus », a confié une des PS présente à cet atelier. FIN
Chrystelle MENSAH
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