L’épidémie d’Ebola a tué une deuxième personne au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, alors que la progression du virus semblait irrésistible, franchissant la barre des 930 morts et 1.700 cas, selon le dernier bilan de l’OMS.
En Sierra Leone et au Liberia, deux des trois pays les plus touchés avec la Guinée, les autorités cherchaient mercredi leur salut dans l’intervention de Dieu et de l’armée pour endiguer la plus grave épidémie d’Ebola de l’histoire de cette fièvre hémorragique depuis son apparition en 1976.
Elle a fait 932 morts sur 1.711 cas (confirmés, suspects ou probables): 363 en Guinée, 282 au Liberia, 286 en Sierra Leone et un au Nigeria, selon le dernier bilan au 4 août de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui ne prend pas en compte le dernier décès dans ce pays.
Le comité d’urgence des règles sanitaires internationales de l’OMS était réuni pour deux jours afin de décider si l’épidémie constitue une « urgence de santé publique de portée mondiale », susceptible d’entraîner des mesures à l’échelle internationale.
Une infirmière qui avait soigné un passager libérien arrivé malade à Lagos – la plus grande ville d’Afrique subsaharienne – et décédé le 25 juillet, a succombé, a annoncé le gouvernement nigérian.
« Le Nigeria a enregistré sept cas confirmés de la maladie d’Ebola », a précisé le ministre de la Santé Onyebuchi Chukwu, soulignant que tous avaient été contaminés par le malade libérien.
La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf a appelé ses compatriotes à trois jours de jeûne et de prière de mercredi à vendredi de 06H00 à 18H00 pour implorer la protection divine contre l’épidémie.
Ces trois journées de pénitence visent à « demander à Dieu d’avoir pitié de nous, nous pardonner nos péchés et soigner notre pays, le Liberia, au moment où nous poursuivons la lutte contre le virus », a expliqué Mme Sirleaf.
Elles se concluront vendredi par une cérémonie de prières pour l’élimination d’Ebola et « le rétablissement spirituel, moral et physique du pays », a précisé son conseiller religieux, le révérend Jervis Witherspoon.
– « Sauver le pays » –
En Sierra Leone voisine, les Eglises sont « prêtes à joindre leurs forces pour éradiquer la maladie », a assuré le président du Conseil des Eglises, le révérend Gbokoyai Speck, lors d’une réunion de dirigeants d’organisations religieuses à Freetown.
« Les imams ont la responsabilité de sensibiliser les leurs à la maladie parce que notre mission est de sauver l’humanité », a affirmé le représentant du Conseil des imams, Alhaji Alie Bangura.
Un responsable des services sanitaires dans l’ouest du pays, jusqu’alors relativement épargné, le Dr Thomas Samba, a fait état de sept morts dans cette région et exhorté les participants à « redoubler leurs efforts pour sauver le pays de cette épidémie grandissante ».
Le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma a lancé l’armée dans la bataille, ordonnant le déploiement de centaines de soldats autour des centres accueillant des malades, pour faire respecter les mesures de quarantaine et dissuader leurs proches de les emmener sans autorisation médicale.
La grande majorité de ces établissements se trouvent dans l’est du pays, aux confins de la Guinée et du Liberia, où se concentrent la plupart des cas.
Un Saoudien de retour de Sierra Leone et présentant des symptômes semblables à ceux d’Ebola est décédé d’un arrêt cardiaque mercredi matin à Jeddah (ouest), a annoncé le ministère saoudien de la Santé, sans révéler si le virus était en cause.
Au Liberia, un missionnaire espagnol de 75 ans, atteint du virus tout comme deux de ses collègues, une Congolaise et une Equato-Guinéenne, attendait son rapatriement dans la journée par avion militaire médicalisé.
Avant lui, deux Américains, un médecin et une missionnaire ayant contracté le virus au Liberia, ont été ramenés aux Etats-Unis ces derniers jours.
Ils ont bénéficié d’un traitement avec un anticorps expérimental jamais testé sur des humains, qui aurait eu un effet « miraculeux », atténuant rapidement les symptômes, mais les autorités sanitaires américaines ont prôné la prudence.
Le directeur de l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), le Dr Anthony Fauci, a reconnu que le sérum avait « une certaine efficacité mais seulement chez deux patients », et rappelé « la très grande difficulté » à produire un nombre significatif de doses à ce stade.
Le virus se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d’animaux infectés. Il provoque une fièvre caractérisée par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées. Son taux de mortalité varie de 25 à 90%.
Source : AFP
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