Robert Whitehead : « (…) La résolution des questions constitutionnelles importantes en jeu ne sera possible que lorsque toutes les parties au processus, aussi bien celles qui détiennent le pouvoir que celles qui le recherchent, feront preuve de flexibilité, de générosité et d’esprit de compromis »

« Je constate que la résolution des questions constitutionnelles importantes en jeu ne sera possible que lorsque toutes les parties au processus, aussi bien celles qui détiennent le pouvoir que celles qui le recherchent, feront preuve de flexibilité, de générosité, et d’esprit de compromis », a déclaré jeudi soir Robert Whitehead, l’ambassadeur des Etats-Unis au Togo.

Ce dernier a fait cette déclaration lors d’une réception à sa résidence à l’occasion du 238ème anniversaire de l’indépendance des Etats-Unis (ce jeudi 04 juillet).

Plusieurs personnalités dont le ministre des affaires étrangères Robert Dussey et plusieurs de ses collègues étaient présents, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.

Des députés à l’Assemblée nationale, des diplomates accrédités au Togo, des représentants d’institutions internationales, des officiers supérieurs des Forces Armées Togolaises (FAT) ainsi que des chefs de partis politiques de l’opposition (pouvoir et opposition) étaient aussi de la fête.

Dans son allocution, Robert Whitehead a passé en revue les événements qui depuis 2013 jalonnent « la relation étroite » entre les Etats-Unis et le Togo via la bonne gouvernance, le développement économique, l’investissement dans les hommes et la sécurité : quatre piliers de la politique américaine en Afrique.

Le diplomate américain a salué les élections législatives sans violence de juillet dernier mais espère que la présidentielle de 2015 sera plus équitable et plus transparente.

« Les Etats-Unis espèrent que les élections présidentielles de 2015 seront mêmes plus équitables et plus transparentes, mais pour y arriver, il y a encore du travail à faire pour renforcer les institutions démocratiques au Togo » a-t-il fait remarqué.

Les Etats-Unis se disent « déçus qu’aucun progrès significatif n’ait été accompli » concernant les réformes constitutionnelles.

« Compte tenu des développements les plus récents, la voie vers une réforme consensuelle demeure incertaine. (…) Je constate que la résolution des questions constitutionnelles importantes en jeu ne sera possible que lorsque toutes les parties au processus, aussi bien celles qui détiennent le pouvoir que celles qui le recherchent, feront preuve de flexibilité, de générosité, et d’esprit de compromis » a souligné Robert Whitehead.

« La déception est un sentiment qui ne déçoit jamais » car étant le fruit de nos propres « erreurs de jugement », a pour sa part indiqué Robert Dussey, il a réaffirmé l’engagement du Chef de l’Etat dont le souci majeur est la consolidation de la démocratie.

« Je vous rassure que le souci permanent du Président de la République est la consolidation de la démocratie autour des vertus de dialogue, de tolérance et du compromis. Aucun effort n’est épargné pour exhorter toutes les parties prenantes à continuer le travail dans un esprit consensuel et inclusif afin d’assurer la tenue des prochaines consultations électorales dans un climat politique apaisé et non violente » a-t-il promis.

L’Assemblée nationale a rejeté lundi dernier le projet de loi portant modifications de certaines dispositions de la constitution. Ces modifications ont été introduites par le gouvernement sous forme de « projet de loi ».

Le texte a été rejeté par les députés de la majorité présidentielle. Les dispositions ayant fait l’objet de modifications par le gouvernement dans ce projet de loi, concernent les articles 52, 59, 62, 79, 100 et 101, complétés par l’article 60. Ces textes portent notamment sur la limitation du mandat présidentiel, le mode scrutin pour la présidentiel et la recomposition de la Cour constitutionnelle.

Le véritable point de discorde entre le parti au pouvoir et l’opposition parlementaire est la question de la limitation du mandat présidentiel.
Selon l’article 59 (nouveau), « le président de la république est élu au suffrage universel direct et secret pour un mandat de 5 ans, renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats.

Le président de la République reste en fonction jusqu’à la prise de fonction effective de son successeur élu ».

Dans l’actuelle constitution, le mandat présidentiel n’est pas limité.

Pour l’opposition parlementaire, la nouvelle disposition, une fois adoptée, doit « prendre effet immédiatement ». Une exigence qui vise le président Faure Gnassingbé élu en 2005 et réélu en 2010. Pour ces opposants, Faure Gnassingbé ne doit plus se représenter pour la présidentielle de 2015.

Faute de « consensus » sur ce point, les députés du parti au pouvoir, ont préféré rejeter en bloc, toutes les modifications introduites par le gouvernement. FIN

Anani Elom AGBOH / Rédaction

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